C’est toujours difficile d’oublier une chanson populaire. Une fois le rythme dans la tête, on se surprend à revivre la musique, encore et encore. Aujourd’hui encore, écolo j se surprend à crier : argent trop cher.
Depuis des années, c’est le même refrain qui revient. Mesdames, Messieurs, bonjour, journée grave pour le pays avec, à nouveau, la disparition de milliers d’emplois. C’est avec consternation que nous apprenions la fermeture de Caterpillar vendredi dernier. Comme pour cette chanson qui reste coincée dans notre tête, on a du mal à comprendre. Déjà à l’époque, nous assistions sans trop y comprendre à la fermeture de Renault Vilvoorde. « Plus jamais ça » qu’on nous avait dit… Pourtant, encore une fois, les emplois, et les perspectives des jeunes s’effondrent. Finalement, les vautours tournent autour, comme dit la chanson.
Pourtant, un autre refrain nous avait été proposé. Enfin, une autre musique avait été introduite. JOB, JOB, JOB, chantaient-ils. Mais aujourd’hui, force est de constater que nos responsables politiques n’ont pu empêcher le drame social.
Quels sont alors nos leviers outre la mobilisation pour contrer ces décisions ? Quel avenir nous réserve-t-on ? « Après avoir échappé à la restructuration de 2013, j’ai fait des formations pour être plus performant dans l’entreprise, pourtant aujourd’hui, c’est par SMS que j’ai appris la fermeture de mon entreprise ». Une déclaration qui résume notre jeunesse. La formation, sans garantie d’avenir.
Le disque dérape et alors que le refrain JOB, JOB, JOB crépite, nous constatons un chômage toujours plus présent et des perspectives d’emploi toujours plus précaires.
Les emplois de Caterpillar Charleroi seront délocalisés en France, en Chine et aux Etats-Unis. La mondialisation est en place et écolo j s’interroge toujours sur l’action européenne. Déjà en 2013, le Premier Ministre Di Rupo promettait des actions au niveau européen. Et rien n’a suivi.
Notre combat quotidien pour le maintien d’un avenir et contre les accords de libre échange tels le TTIP ou le CETA, est le reflet des actes nécessaires pour préserver nos emplois et notre avenir. Notre jeunesse rêve d’emploi. Notre jeunesse rêve d’un épanouissement personnel et professionnel. Il faut en finir avec les utopies néo-libérales et investir dans des choix politiques raisonnés. Il faut en finir avec ces promesses d’une mondialisation au profit des travailleurs. Il faut en finir avec l’abandon des travailleurs pour les profits des actionnaires. Il faut, aujourd’hui, redevenir lucide.
Non, les diminutions d’impôt et les avantages fiscaux ne sont pas des garanties d’emploi. Caterpillar nous le démontre, s’il fallait encore une démonstration. Oui, il faut de l’intelligence pour créer de l’emploi. Oui les jeunes en sont porteurs. Alors, oui, osons remettre en questions notre modèle.
Vendredi, c’est près de 6000 emplois qui ont été condamnés. A ce prix, l’argent est bien trop cher, dans ce monde où la vie ne peut avoir de prix.
Une opinion d’écolo j Charleroi
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