Notre manifeste !
Une société ouverte
Même dans un monde de plus en plus fermé, écolo j continue et continuera à défendre l’ouverture car le repli sur soi n’est pas une solution. Cette ouverture ne doit pas être sélective, elle doit concerner tout le monde, indépendamment de l’origine, du niveau socio-économique, du genre, de l’orientation sexuelle ou de tout autre élément quel qu’il soit.
Nos valeurs et engagements
1 Respecter les droits humains
La démocratie a pour idéal la coexistence de valeurs différentes, dans le respect de la liberté de chaque citoyen.ne. La démocratie n’impose pas une vérité mais cherche à créer un espace de discussions où se rencontrent ces valeurs. À cette fin s’élabore un cadre juridique qui garantit à chacun.e le droit de vivre selon ses valeurs et de les exprimer publiquement, pour autant qu’elles aient intégré la liberté de l’autre et lui aient accordé une place pleine et entière. C’est pourquoi le respect de la Constitution et de la Déclaration universelle des droits de l’Homme est une référence centrale pour écolo j.
2 Accueillir les migrant.e.s
Au sein d’écolo j, nous voulons voir en permanence assuré l’accueil des personnes en situation de migration, surtout lorsque ceux.celles-ci sont blessé.e.s dans leur dignité. Il est vain de catégoriser ces personnes selon leur niveau d’étude, leur culture, leurs croyances : la justice ne devrait pas avoir de continent. De plus, l’ouverture des frontières commerciales nous rend responsables des dommages collatéraux de la mondialisation.
Nous souhaitons une société ouverte et inclusive qui ait pour horizon le respect de tout être humain, en toute circonstance et en tout lieu car, en accueillant et en intégrant les migrant.e.s, nous sommes persuadé.e.s que notre société se dynamisera et s’enrichira d’idées nouvelles susceptibles de nous aider à relever les défis du XXIe siècle. En outre, participer à l’accueil dans notre pays des migrant.e.s et tâcher de mieux comprendre la raison de leur exil nous paraît être une bonne porte d’entrée vers un engagement citoyen pour un monde plus équitable et plus humain.
3 Embrasser la diversité et défendre la neutralité de l’État
écolo j se veut une ardente défenseuse de la diversité.
Les transformations culturelles qui ont eu cours dans notre pays depuis la fin de la colonisation et la perte d’autorité des institutions religieuses peuvent engendrer des peurs et des craintes chez certain.e.s, au point de favoriser le repli sur soi. En tant que jeunes écologistes, nous voulons aller au-delà de ces peurs et accompagner chacun.e à œuvrer pour une société nouvelle, rénovée, dans laquelle chacun.e puisse se sentir libre d’avoir son projet de vie, ou d’exprimer un projet pour la société.
Pour écolo j, le respect du principe de la séparation entre l’État et toute croyance religieuse est une condition essentielle à l’existence même d’une société plurielle. Ce n’est pas pour autant que l’une de ses sphères doit empêcher l’autre d’exister. En effet, pour instaurer une société ouverte et multiculturelle, le politique doit pouvoir faire vivre et organiser la diversité religieuse en assurant l’égalité de traitement entre toutes les religions (par la loi et par des mécanismes de financement des cultes). écolo j défend ainsi la logique de neutralité de l’État (et non du modèle de la laïcité à la française). L’État belge n’a pas de religion mais ce n’est pas pour autant que l’existence du fait religieux doit être nié.
Pour cette raison écolo j s’oppose à toute interdiction de port de signes convictionnels, souvent liée à des relents racistes et islamophobes.
4 Créer des espaces de rencontres
De nos jours, les différences sont tolérées pour autant qu’elles restent cloisonnées et isolées les unes des autres. Le communautarisme est le signe de l’absence d’un espace de rencontres et de discussions, et ce repli cultive au contraire les préjugés sur l’autre. écolo j souhaite voir advenir une société ouverte c’est-à-dire une société qui favorise la mixité sociale.
Nous considérons que toute personne ou toute communauté victime d’exclusion représente une occasion manquée de faire émerger des idées et des projets d’avenir. C’est aussi un signe de déficit démocratique : celui de la mise hors-jeu de certaines composantes de notre société. Nous voulons par conséquent que nos sociétés veillent à la dignité de chaque personne en leur donnant des droits égaux, en termes de liberté de circulation et d’expression dans l’espace public, et d’accès au travail, à l’éducation et au logement.
Nous encourageons dans cette optique toutes les initiatives, politiques ou citoyennes, qui permettent la rencontre entre des publics qui ne se fréquentent que trop rarement, voire jamais.
5 Promouvoir le respect de la liberté individuelle
Réinterroger nos comportements face aux peurs suscitées par des différences de valeurs semble souhaitable lorsque notre idéal est de permettre à chacun.e de déterminer son destin. Chez écolo j nous faisons le choix de veiller à toujours pouvoir sereinement analyser ce qui est catalogué comme interdit, afin de scruter si, dans de telles situations, un nouveau combat pour la liberté ne cherche pas à prendre place dans le débat public. C’est pourquoi nous soutenons par exemple la dépénalisation de la consommation de stupéfiants ou encore de l’avortement.
6 Soutenir le combat des communautés LGBTQIA+[1]
écolo j se positionne en faveur d’une société progressiste et inclusive. Nous nous positionnons notamment comme allié.e.s des luttes de la communauté LGBTQIA+ et encourageons toutes les démarches de sensibilisation et d’éducation à l’égalité et à la non-discrimination fondée sur l’identité de genre ou l’identité sexuelle, dans une optique non-hétéronormée[2]. En interne, écolo j se veut un espace inclusif, un « safe space » pour l’entièreté de la communauté LGBTQIA+.
[1] Le sigle LGBT a vocation à désigner les personnes dont la sexualité n’est pas exclusivement hétérosexuelle; nommément les lesbiennes (L), gays (G), bissexuels (B), trans (T), queer (Q), intersexe (I) et asexuel (A). Un sigle plus extensif a été mis à jour pour inclure de nouvelles identités – mais aussi les allié.e.s – par l’ajout du « + ».
[2] Considérant l’hétérosexualité comme la norme.
Une société émancipatrice
écolo j entend lutter contre les rapports de domination liés au capitalisme, au patriarcat et au racisme. Dans ce cadre, nous souhaitons apporter notre soutien aux mouvements syndicaux, féministes, anti-racistes et décoloniaux. Nous insistons dans notre analyse sur l’interconnexion de ces rapports de domination mais nous nous opposons à toute forme de hiérarchisation ou priorisation de l’un par rapport à l’autre. Dans sa lutte contre ces rapports de domination, écolo j mise entre autres sur davantage d’horizontalité et se place en alliée des luttes contre toutes les formes de violences physiques et morales, tout en prônant un autre modèle d’éducation.
Nos valeurs et engagements
1 Autogestion
écolo j revendique les liens historiques et encore actuels de l’écologie politique avec les mouvements autogestionnaires. Nous plaidons pour des modes de fonctionnement les plus horizontaux possibles avec des systèmes pré-établis pour lutter contre les concentrations de pouvoir dans le temps et à un moment donné. Nous défendons également la mise en place de mesures qui permettraient de lutter contre les rapports de domination (de classe, de genre ou de race) entre nous tels que les quotas ou les espaces de non-mixité. Au sein d’écolo j, nous nous efforçons de passer de la théorie à la pratique en adoptant ces modes de fonctionnement.
2 Refus de la répression policière
Les violences policières doivent être replacées dans une lecture systémique de la violence de l’État.
En effet, les personnes sans-papiers, les personnes précarisées ainsi que les personnes racisées sont les premières victimes de la répression policière. Dans le même temps, les mouvements sociaux contestataires et de désobéissance civile sont de plus en plus réduits au silence.
Ainsi, la police se cantonne souvent au rôle de bras armé des groupes dominants au service du racisme et de la pauvrophobie. écolo j s’oppose à ces dynamiques sécuritaires de surveillance généralisée, de sur-armement des policiers.ères et d’hyper-carcéralisation.
3 Éducation
L’éducation doit se débarrasser des inégalités matérielles et culturelles. Nous souhaitons dès lors un enseignement accessible à tou.te.s, quel que soit le milieu économique et/ou social de l’étudiant.e. Pour cela, nous souhaitons la gratuité réelle et effective de l’enseignement.
L’enseignement devrait en outre s’affranchir de tout ethnocentrisme européen afin de développer pleinement un esprit critique chez l’étudiant. Cela passe notamment par l’intégration du passé colonial dans les programmes scolaires.
L’enseignement est également un domaine idéal où mettre en œuvre des actions concrètes en matière de développement durable : gestion des déchets, alimentation, mobilité douce…
De plus, pour contrer la reproduction des rapports de domination sociaux racistes et patriarcaux, il est nécessaire que l’éducation se positionne et lutte à leur encontre, au travers de l’éducation populaire, de matériels scolaires débarrassés de tous les stéréotypes et d’un encadrement renforcé.
Enfin, l’éducation doit aussi être un vecteur d’émancipation, il est donc primordial de lutter contre la hiérarchisation des filières éducatives. Cette dimension émancipatrice doit également s’appliquer aux enfants porteurs de handicaps et à l’enseignement spécialisé.
Une société durable
Chez écolo j, nous sommes conscient.e.s de vivre dans un monde extrêmement complexe. Celui-ci est basé sur des équilibres précaires, chacune de nos actions a un impact. Pour vivre et nous épanouir, il est urgent de ne pas rompre ces équilibres.
Or, notre société capitaliste les rompt sans cesse. Le modèle capitaliste part de plusieurs principes, que nous considérons comme erronés. Premièrement, le principe selon lequel l’être humain serait supérieur à la nature et pourrait moralement dominer son environnement. Deuxièmement, le principe selon lequel les ressources naturelles seraient illimitées. Et troisièmement, le principe selon lequel il n’existerait aucune limite au progrès. Pollution, dérèglements climatiques, paupérisation, augmentation des inégalités, extermination d’espèces, surexploitation des sols, détérioration de la qualité de l’air… sont autant de conséquences de ces postulats erronés que nous nous refusons d’accepter. Les crises environnementales et sociales nous imposent de remettre en question ce que le modèle capitaliste veut nous faire prendre pour acquis. Cette remise en question doit nous faire aboutir à un changement de modèle sociétal.
Nos valeurs et engagements
1 Climat & environnement
L’un de nos combats principaux est celui en faveur de la justice climatique. Il est urgent de transformer radicalement nos modes de vies, de lutter contre les forces climatosceptiques et d’exiger des politiques réellement ambitieuses en matière climatique. Nous sommes conscient.e.s que ce sont les pays en développement qui seront d’avantage les victimes d’un changement climatique provoqué pourtant par nos sociétés occidentales. À nos yeux, il est urgent d’instaurer une véritable justice environnementale, pour atteindre le double objectif de préservation de l’environnement et d’éradication des inégalités.
2 Décroissance
Le modèle capitaliste est basé sur le postulat que les ressources sont illimitées. C’est une erreur : l’humanité consomme plus que ce que notre planète peut nous offrir. Face à ce modèle, nous opposons celui d’une société de la sobriété, qui prend en compte les limites de son environnement et qui les respecte. Il est vain de recourir aux OGM, aux technologies pour doper artificiellement notre Terre. Cela rompt l’équilibre entre nous et la nature et provoque des conséquences irrémédiables. Nous dénonçons les fausses solutions et prônons la décroissance. De plus, le modèle de la décroissance permet de sortir de la logique individualiste, de la course au profit, et de promouvoir la solidarité et le renforcement des liens sociaux.
3 Répartition équitable des richesses et orientation économique
Un pourcent de la population mondiale monopolise plus de la moitié des ressources terrestres et détient ainsi plus de richesse que les 99% restants de la population mondiale. Pour nous, il est essentiel que les ressources et les richesses soient distribuées de façon équitable.
Chez écolo j, nous sommes anticapitalistes car nous considérons le système capitaliste comme responsable de nombreux problèmes sociétaux. En plus de favoriser la montée des inégalités, le modèle capitaliste implique la domination de l’environnement par l’être humain.
Pour nous, les activités économiques doivent se montrer respectueuses de l’environnement tout en remplissant deux objectifs : assurer un bien-être pour tou.te.s et réduire les inégalités. Il est essentiel d’apporter du sens à nos activités en les détournant des objectifs de production et de consommation afin d’obtenir une véritable économie sociale, durable et solidaire.
Au-delà des considérations environnementales, nous nous revendiquons anticapitalistes car nous considérons également que l’économisme grandissant est un danger pour la démocratie et pour l’épanouissement individuel.
4 Alimentation
Nous considérons l’alimentation comme un enjeu social central : 1 personne sur 9 souffre de la faim dans le monde et en Belgique, en 20 ans, le nombre de personnes dépendant des banques alimentaires a doublé. En dehors de la question d’une alimentation suffisante, la qualité varie drastiquement selon le niveau socio-économique. C’est une inégalité majeure de plus qu’il nous faut combattre. Nous défendons donc un droit effectif à une alimentation saine et abordable pour tous.
Par ailleurs, c’est aussi un enjeu clé de la transition écologique : en cas d’effondrement, la sécurité alimentaire[3] est primordiale pour la résilience de nos sociétés.
En outre, écolo j met un point d’honneur à réaliser un travail de pédagogie, en interne et à l’externe, sur l’impact de la production et de la consommation de produits d’origine animale sur le changement climatique.
Nous considérons l’écologie politique comme un combat contre les dominations, quelles que soient leurs formes. Ainsi, par cohérence idéologique, il n’est pas possible d’accepter que l’on inflige des traitements cruels et inhumains à d’autres êtres sentients[4]. Nous plaçons donc l’antispécisme[5] et la fin de l’exploitation animale comme notre horizon.
En attendant d’atteindre celui-ci, nous estimons important de déjà soutenir les solutions, bien qu’incomplètes, qui émergent pour rééquilibrer notre système alimentaire. Ainsi, l’agriculture biologique permet déjà d’avancer dans la réduction des pesticides. Le développement de systèmes alimentaires alternatifs basés sur le local et les circuits courts ainsi que la réappropriation des semences paysannes, ou encore les initiatives publiques visant à promouvoir des alternatives végétariennes et/ou végétaliennes sont également des avancées qu’il nous tient à cœur de soutenir.
Nous nous sentons également très concerné.e.s par la condition des agriculteurs.trices : nous militons en faveur d’une réforme des politiques agricoles européennes qui soit davantage au services des paysan.ne.s plutôt que de l’industrie agro-alimentaire.
Enfin, par souci de cohérence, écolo j ne sert pas de viande lors de ses événements internes et externes. Mais cela n’empêche que nous respectons les choix alimentaires posés par chaque membre dans le cadre de leur vie privée.
[3] La sécurité alimentaire est assurée quand toutes les personnes, en tout temps, ont économiquement, socialement et physiquement accès à une alimentation suffisante, sûre et nutritive, qui satisfait leurs besoins nutritionnels et leurs préférences alimentaires pour leur permettre de mener une vie active et saine.
[4] Un être sentient est un être qui ressent la douleur, le plaisir, et diverses émotions ; un être à qui importe ce qu’il lui arrive.
[5] L’antispécisme dénonce toute discrimination fondée sur des critères d’appartenance à une espèce biologique donnée. Cela implique premièrement de rejeter toutes les affirmations sur la supériorité de l’espèce humaine par rapport au reste du règne animal. Et, deuxièmement, de rejeter les catégorisations entre espèces – telles qu’animaux sauvages ou domestiques, nuisibles ou utiles, ou encore de compagnie – qui permettent de justifier des différences de traitement entre ces catégories.
Une société coopérative
Les enjeux d’une société écologique dépassent largement nos frontières. Nous sommes confronté.e.s à des crises à l’échelle planétaire qui ne peuvent se résoudre que collectivement, en coopérant tou.te.s ensemble. À ce titre, nous devons également nous soucier de l’état général du monde. Tout doit être mis en œuvre pour que soit accordé à chaque être humain le droit de s’épanouir et de vivre dans un monde respectueux de son environnement.
Malheureusement, nous constatons encore trop souvent le recours à la violence et aux conflits armés, à l’injustice et la perpétuation des inégalités. Certaines régions du monde vivent perpétuellement dans la guerre et la violence, les empêchant de s’organiser et de vivre en société.
écolo j est alertée par la détresse des victimes de conflits et de violence. Nous prônons un monde qui puisse mettre un trait à la guerre et encourager une solidarité à l’échelle internationale.
Nos valeurs et engagements
1 Pacifisme
écolo j se prononce en faveur d’un monde pacifique et condamne strictement le recours à la violence. Nous pensons que le recours à la violence ne peut en aucun cas préparer la paix et nous considérons que la paix ne peut être atteinte que si la justice sociale prévaut. Pour atteindre la paix dans le monde, nous appelons à une démilitarisation complète de nos sociétés. Nous plaidons aussi pour toute forme de résolution des conflits qui soit constructive et non-violente.
2 Souveraineté
Nous reconnaissons le droit de tous les peuples à disposer d’eux-mêmes. Tout peuple devrait avoir le droit de prôner sa culture, sa particularité et de s’organiser en État démocratique afin de procurer à ses membres les mêmes droits, à être souverain sur son territoire. À cet égard, nous sommes historiquement en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien. Nous appelons au retrait des territoires occupés et à l’arrêt total de la colonisation.
3 Relations Nord-Sud
En tant que société occidentale, nous reconnaissons notre responsabilité historique dans le développement des pays du Sud. Il est nécessaire que la coopération au développement soit maintenue, tout en évitant les vieux réflexes coloniaux et paternalistes, ainsi que la privation de leurs ressources au profit des pays occidentaux. Il est nécessaire de se défaire d’une vision de l’aide au développement basée sur le modèle de la charité, pour aller vers une approche de « capacity building[6] ». Il faut mettre les profits commerciaux et les investissements au service d’un monde juste et durable.
4 No border
Nos sociétés mettent sans cesse en avant le libre-échange économique et l’abolition des barrières douanières. Pourtant, de nombreux murs sont érigés à travers le monde, dans l’optique de contrôler les frontières et restreindre la libre circulation des personnes. Cela a pour conséquence de précariser les migrant.e.s, qui doivent parfois vivre dans la clandestinité, et d’augmenter les risques des voyages mettant en péril les premiers droits humains.
5 Europe
Actuellement, nous ne sommes pas convaincu.e.s par le fonctionnement de l’Union européenne. Celle-ci est régulièrement prise en otage par les intérêts nationaux et électoraux. Pour assurer à l’Union européenne une existence propre, nous prônons un renforcement de ses compétences et une Europe fédérale, dotée de son propre budget pour mener ses propres politiques. En contrepartie, il est impératif de renforcer la démocratie européenne en y assurant une transparence dans la prise de décisions et en faisant de la participation citoyenne un réel objectif. Ces conditions remplies, l’Union sera en mesure d’adopter un nouveau pacte social européen et d’orienter ses politiques au service de l’économie réelle et de la transition écologique.
En effet, puisque les enjeux de cette transition écologique et sociale dépassent nos frontières, il est important de travailler à la coopération entre les sociétés et, particulièrement, en Europe. Nous reconnaissons l’Union européenne comme un niveau de pouvoir à investir. Nous souhaitons que cette Union endosse le leadership dans les initiatives en faveur d’une société plus juste, plus écologique et plus solidaire, que ce soit au niveau des États membres, en leur définissant des objectifs ambitieux, ou au niveau international, en coopérant et en dialoguant avec l’ensemble des partenaires.
[6] Renforcement des capacités.
Une société participative
Nous partons du constat que le monde politique est de plus en plus déconnecté de l’ensemble des citoyen.ne.s. Ceux.Celles-ci ne se sentent plus écouté.e.s, ni compris.e.s. Pourtant, l’idéal démocratique nécessite obligatoirement un certain investissement de ses citoyen.ne.s (qui doivent en avoir la possibilité formelle et matérielle). Il est vital pour sa survie de ne pas prendre la démocratie pour un acquis, mais bien comme un objectif à poursuivre constamment.
Malheureusement, nous nous rendons compte régulièrement que cet objectif ne semble même pas être recherché. Les promesses non tenues, les scandales politiques, les problèmes de gouvernance, le jeu obscur de certains lobbies… autant d’échecs qui mettent à mal la confiance du.de la citoyen.ne envers les institutions et la prise de décision, les éloignent et dégoûtent de la politique au point de finir par la rejeter.
écolo j a conscience que la démocratie mérite d’être défendue et se fixe l’objectif de tendre toujours au maximum vers cet idéal, ainsi que de travailler à réinvestir les citoyen.ne.s dans leur rôle actif, indispensable dans une démocratie réelle.
Nos valeurs et engagements
1 Démocratie active
Pour promouvoir la démocratie active, nous voulons placer le.la citoyen.ne au cœur de la prise de décision. Nous ne le.la considérons pas comme un.e simple électeur.rice, dont il est important d’obtenir le vote lors d’une journée d’élection. Le.la citoyen.ne est un.e acteur.rice essentiel.le, avec qui nous devons construire et renouveler notre démocratie. Pour ce faire, il est important d’informer, de conscientiser, de se rassembler, de débattre ensemble, d’innover dans nos prises de décisions, d’ouvrir de nouveaux espaces citoyens, sans oublier de nous mobiliser et de revendiquer.
2 Qualité de l’information
Pour permettre au.à la citoyen.ne d’être actif.ve, il est important que celui.celle-ci dispose d’une information de qualité. Trop souvent, nous sommes confronté.e.s à des mensonges, des campagnes de désinformation, de l’intox… Cela prive le.la citoyen.ne de moyens essentiels pour prendre une décision en connaissance de cause. Nous ne pouvons adhérer aux campagnes d’information stéréotypées, notamment dans le domaine de la publicité. Nous veillons à ce que notre prise de parole soit fondée sur des faits avérés, et que nos positions soient argumentées. De plus nous veillons à ce que celle-ci ne soit pas monopolisée et qu’elle soit accessible à tou.te.s. Ainsi, nous voulons relever l’enjeu de l’accès à l’information en prônant une totale transparence.
3 Appropriation de l’espace public
Les lieux de prises de décision sont souvent réservés à une très petite minorité de privilégié.e.s. Nous ne pouvons pas tou.te.s être présent.e.s lors d’un débat parlementaire, et nous sommes encore moins invité.e.s lors d’une rencontre entre lobbyistes. La prise de décision devrait avoir lieu dans des espaces ouverts, où les citoyen.ne.s pourraient réellement jouer un rôle. Cela aurait l’avantage de nouer une proximité avec ces espaces et d’y connaître davantage ce qui s’y passe. Nous sommes en faveur d’une appropriation de l’espace public et des espaces d’informations, de discussions, et de décisions. Nous souhaitons pour cela réinventer le bicamérisme[7] et faire évoluer le rôle du Sénat dans le sens d’une démocratie plus transparente et plus participative, en nous inspirant d’un acquis démocratique : les jurys d’assises, durant lesquels, encadré.e.s par des juges assesseurs, des citoyen.ne.s tiré.e.s au sort (et choisissant de répondre par l’affirmative à la mission qui leur est proposée), démontrent leur capacité d’évaluer et de juger une situation cruciale pour le bien de la société.
4 Participation
Ainsi, notre objectif général est de faire participer davantage les citoyen.ne.s au sein de notre démocratie. Tout d’abord, en choisissant d’élargir notamment les cours d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté à tous les élèves de l’enseignement obligatoire, en prônant les valeurs de citoyenneté et de démocratie tant par une approche théorique que pratique au sein des écoles. Ensuite, en abaissant le droit de vote à 16 ans tout en maintenant l’obligation à partir de 18 ans, pour préparer les citoyen.ne.s de demain à un avenir plus participatif. Nous souhaitons dès à présent voir se développer des projets de démocratie active à l’échelle communale pour expérimenter ce nouveau mode de décision.
5 Représentation
Nous sommes conscient.e.s que la société est traversée par de nombreuses inégalités. Celles-ci peuvent directement affecter les prises de parole, en laissant aux groupes dominants la possibilité d’imposer leur point de vue. Il est important d’assurer une représentation pour l’ensemble des idées portées et des vécus dans la société. Ainsi, nous voulons encourager la participation des minorités, y compris dans le cadre actuel d’une démocratie représentative. Pour parvenir à un parlement davantage représentatif de la société, nous souhaitons diversifier les catégories socio-professionnelles qui le composent et sortir du simplisme droite – gauche.
Nous désirons élargir la dynamique enclenchée par la recherche indispensable d’une parité hommes-femmes sur les listes électorales à d’autres déséquilibres. Nous souhaitons faire valoir le principe que tout parti, que tout engagement politique vise le bien-être de l’ensemble de la population, c’est-à-dire l’intérêt général et non la défense d’intérêts particuliers ou d’une classe sociale, et doit s’exprimer par des personnalités aux parcours et aux intelligences diverses.
6 Intelligence collective
Nous reconnaissons l’intelligence collective comme la source de grandes innovations et de renouvellement de la démocratie. De nouveaux outils, plus interactifs, plus participatifs, peuvent apporter une réelle plus-value pour la compréhension et la participation de tou.te.s. Donnons-nous les moyens de donner du sens à l’avenir : ensemble, soyons innovant.e.s !
[7] Mode d’organisation du pouvoir selon lequel les compétences attribuées à l’organe législatif sont exercées par deux assemblées. En Belgique, le Sénat et la Chambre des représentants.