Liège anti-raciste !

Actions

Ce week-end, Liège se mobilise contre le racisme

Plusieurs actions et événements sont organisés :

Soirée au kultura « vibe against racisme » le 22 mars à partir de 22h, plus d’infos ici  ;

Manifestation le 23 mars dès 13h depuis Saint Léonard (départ groupé écolo j : rendez-vous au 56 rue hors-château dès 10h pour un atelier pancartes et petit déjeuner)

écolo j Liège soutient les revendications liégeoises de la plateforme 21.03 !

Dans un contexte où la droite et l’extrême droite gagnent du terrain en propageant leurs idées racistes en attaquant les droits fondamentaux des minorités, notre mobilisation est plus essentielle que jamais. Leurs programmes politiques détruisent les avancées en matière de justice sociale et alimentent un climat de division. Nous refusons de voir nos sociétés glisser vers toujours plus de haine et d’inégalités !

Pour lutter efficacement contre le racisme dans notre ville et ses alentours, la plateforme 21.03 de Liège a plusieurs revendications que nous relayons ici :

 

  1. Le soutien aux personnes réfugiées et aux personnes  devenues « sans-papiers ».

L’accord du gouvernement Arizona en matière d’asile et de migration témoigne d’une extrême-droitisation des politiques migratoires décidées tant en Belgique que dans de nombreux pays européens.

Il se base sur une propagande mensongère qui assimile les personnes qui ont fui l’insécurité et cherché un accueil ici à des fraudeurs, des délinquants, et qui évoque une augmentation exponentielle du nombre de demandeurs d’asile en Belgique…

Depuis de nombreuses années la politique belge en matière d’immigration est déjà très restrictive ; c’est ainsi que beaucoup de personnes ont été déboutées de l’asile et sont devenues « sans-papiers », c’est à dire sans titre de séjour. Ces personnes victimes de la précarité et de la surexploitation ont besoin d’un soutien des autorités communales pour exiger de l’état fédéral la régularisation de leur séjour. Cela reste notre première revendication. Nous rappelons que la Ville de Liège est devenue Ville Hospitalière en novembre 2017 et a adopté une motion en faveur de la régularisation en février 2020.

L’accord Arizona prévoit de nombreuses mesures qui restreignent encore le droit d’asile, qui diminuent les capacités d’accueil des candidat.e.s réfugié.e.s. Il porte atteinte au droit de vivre en famille en rendant le regroupement familial plus difficile. Il envisage d’augmenter fortement le nombre de détentions en centres fermés et d’expulsions notamment en procédant à des arrestations par visites domiciliaires. Ce sont les libertés individuelles et les droits fondamentaux qui sont bafoués, tout comme dans bien d’autres mesures contenues dans cet accord (saisie du téléphone portable des demandeurs d’asile, limitation du droit de recours par exemple, du droit à l’aide sociale…).

Nous demandons aux autorités communales et provinciales  d’entrer en résistance face à ces mesures :

-en interpellant le gouvernement fédéral pour réclamer une politique d’asile et d’immigration qui respecte les Droits Humains, en particulier le droit d’asile, le droit de vivre en famille, le droit à la protection sociale, le droit à la vie privée

– en menant une politique pro-active d’accueil des personnes laissées à la rue

-en refusant que des visites domiciliaires  et que  des arrestations arbitraires de personnes « sans-papiers » soient opérées sur son territoire

-en répétant son opposition aux centres fermés pour étrangers, en particulier en exigeant la fermeture du centre de Vottem

-en facilitant pour les  personnes migrantes  l’accès à l’Aide Médicale Urgente.

-en faisant en sorte  que  les contrôles de titres de transport dans les transports en commun ne s’accompagnent pas  de contrôles d’identité.

  1. Des testings anti-discrimination dans le domaine de l’emploi et du logement.

La discrimination la plus forte auxquels sont confrontés les travailleurs et travailleuses d’origine immigré reste la discrimination à l’embauche et au logement. C’est pour cela qu’il est nécessaire d’introduire des tests pratiques comme outil pour détecter et sanctionner la discrimination.

La discrimination sur le marché de l’emploi et celui du logement est une agression structurelle contre tous les habitants de notre état de droit ouvert et démocratique. Mais pour combattre la discrimination, il faut la prouver.

Les tests pratiques et les mystery calling/shopping sont des outils scientifiques et juridiquement approuvés pour prouver un soupçon de discrimination. Les inspections gouvernementales à tous les niveaux de pouvoir doivent être autorisées à introduire les tests pratiques et les mystery calling/shopping pour faire respecter la législation anti-discrimination existante et mettre en pratique l’égalité des droits pour tous.

Les tests pratiques et les mystery calling/shopping sont nécessaires tout d’abord en tant qu’outils de détection et de respect mais ils ont aussi une fonction préventive et sensibilisatrice pour réaliser un changement des mentalités. Ils doivent être appliqués de façon tant pro- que réactive pour éliminer la discrimination structurelle et mettre fin à l’impunité.

Les inspections gouvernementales peuvent réaliser elles-mêmes les tests pratiques et les mystery calling/shopping ou les confier à des tiers, mais elles en ont la responsabilité finale.

Le financement des tests pratiques et des mystery calling/shopping se fait avec l’argent public, tout comme les inspections pour la sécurité alimentaire ou la lutte contre la fraude.

Pour justifier les coûts, il faut que ces outils soient utilisés de façon correcte et qualitative.

Sans ces testings, il est difficile de sanctionner pénalement les délits de racisme, en particulier sur les marchés du logement et de l’emploi.

Nous demandons aux différentes autorités communales sur le territoire de la Province de Liège d’être un relais positif à ces initiatives régionales et fédérales mais aussi d’être proactive et de se faire les relais de ces demandes auprès des autorités supérieures.

Nous demandons aux entreprises situées sur le territoire de la Province de Liège et d’ailleurs de s’engager activement pour la diversité et l’inclusion. Cela passe par des recrutements équitables, des formations contre les préjugés, la mise en place de politiques internes qui garantissent l’égalité des chances pour tous, quelles que soient les origines, les cultures ou les religions. Les entreprises ont un rôle clé à jouer pour construire une société plus juste et inclusive. La diversité est une richesse, pas un obstacle.

Nous demandons aussi que les villes de la Province soient pro actives a elles-mêmes organiser testings, partout où c’est nécessaire, pour être à la pointe de la lutte anti-raciste.

  1. Développer une sensibilisation de la nécessité de décoloniser l’espace public via la promotion d’une visite décoloniale à Liège et renommer certaines rues “ayant une histoire coloniale” par des figures de l’anti-colonialisme.

Si on parle du passé colonial, pour la Belgique il s’agit en premier lieu de ses rapports problématiques avec ses ex-colonies en Afrique (Congo, Rwanda et Burundi). Les conséquences de ce passé colonial spécifique sont les plus visibles, en toute logique, telles qu’elles s’expriment dans les monuments et les noms de rues, la littérature, les manuels, les programmes de cours et certaines traditions.​

Ce n’est pas cette histoire coloniale qui nous importe d’abord, c’est le Congo comme exemple belge typique de l’application de l’idéologie coloniale et de l’exercice du pouvoir. Ceci peut s’appliquer à des processus similaires ailleurs dans le monde et concerner des personnes avec un passé migratoire qui ne sont pas originaires des ex-colonies belges.

« Décoloniser » les monuments, les noms des rues, les clichés dans des manuels et les traditions liées à la colonisation du Congo est une méthode pour s’attaquer au  caractère persistant et blessant des schémas de pensée coloniaux.

Les premiers pas ont été faits à Bruxelles et Charleroi avec une place Lumumba et une rue Lumumba. Dans d’autres villes, des panneaux informatifs apparaissent sur les statues coloniales. Les militants analysent les manuels d’histoire et autres livres scolaires sur leurs perspectives (néo-)coloniales. Le débat sur la restitution des trésors africains est intensifié.

La demande de décolonisation de l’espace public, dans notre production de connaissances et dans nos traditions doit maintenant se traduire en politique.

A Liège, nous demandons que ce travail soit pris en main. Le temps est venu pour une place Lumumba en Cité Ardente. Il existe aussi en Belgique des visites décoloniales qui ont été conçues par des professionnels. Nous demandons à ce que la ville de Liège soit promotrice d’une visite décoloniale de la Ville de Liège.

Cette histoire coloniale se répète aujourd’hui avec d’autres peuples qui subissent le colonialisme de plein fouet. C’est aussi pour ca que nous réaffirmons notre soutien au peuple palestinien.

  1. Des guichets accessibles pour que les victimes de racisme et de discriminations puissent porter plainte de façon plus rapide et efficace

Les délits racistes et les situations de discrimination se multiplient à Liège. Que ce soit dans la sphère sportive, dans la rue, dans les transports en commun ou sur le lieu de travail, on assiste partout à une augmentation des faits de racisme (les exemples sont légion). Selon Unia, les signalements de propos racistes ont augmenté de 55% en 5 ans. De nombreux exemples récents témoignent de la banalisation du discours raciste.

Le problème reste alors souvent le même : comment réagir à ces actes de racisme ? 9 fois sur 10, les victimes de discriminations ne déposent pas plainte. La procédure actuelle est compliquée : on demande des preuves introuvables, une attestation médicale, voire de chercher soi-même des témoins. Il est possible de créer des points de dépôt de plaintes simplifiés pour les victimes de discriminations. Cela se fait par exemple aux Pays-Bas avec des guichets de dépôt de plaintes locaux et ils fonctionnent très bien.

Avec des guichets de dépôts de plaintes simplifiés, les soupçons de discrimination peuvent aboutir rapidement à des décisions d’organiser des testings pour prouver formellement la discrimination.

Nous demandons de mettre sur pied ce système de guichets de dépôt de plaintes locaux et de coupler cela à des opérations de testings sur les marchés de l’emploi et du logement. Nous souhaitons aussi une attention vers les publics étudiants qui sont de plus en plus confrontés au racisme ordinaire au sein même de leur établissements. Nous avons besoin de points de contact sûrs avec la garantie de l’anonymat. Ces guichets doivent avoir une posture de neutralité, afin de mieux promouvoir l’initiative. Il faut aussi définir des indicateurs qui montreraient si les objectifs, de ces guichets, seraient atteints.

Nous demandons aux villes de la province de Liège de se concerter afin d’organiser et de coordonner ces points de dépôts de plaintes simplifiées pour les personnes victime de racisme et de les garantir ouvertes pour tous et toutes (peu importe leur situation).

  1. Le Testing[1] dans les lieux de sorties (les bars, les boîtes de nuit, …) et la mise en place et promotion de notre charte anti raciste pour les bars du carré

Ces dernières années, nous avons constaté une hausse inquiétante des actes de racisme dans le Carré et les lieux de sortie. Cette année, de nombreux articles de presse, mais aussi des témoignages recueillis sur le terrain, révèlent une augmentation du délit de faciès à l’entrée de plusieurs lieux festifs de la Cité Ardente.

Si le filtrage à l’entrée des établissements n’est pas nouveau, les pratiques discriminatoires flagrantes deviennent de plus en plus fréquentes et systématiques. Cela engendre un sentiment de rejet croissant chez de nombreux jeunes issus de la diversité.

Nous réaffirmons via ces revendications, l’importance fondamentale que chacun puisse profiter des lieux de fête, d’échanges et de partage sans discrimination ni limitation.

Garantir l’égalité dans l’accès à ces espaces est une nécessite à laquelle nous devons répondre collectivement. Nous souhaitons interpeller les autorités communales de Liège, ainsi que celles des autres villes de la province, sur ces problématiques récurrentes.

Il n’est pas, sans rappeler, que selon la loi du 10 mai 2007 tendant à lutter contre certaines formes de discrimination :

Article 5 :

« Constitue une discrimination directe la situation dans laquelle une personne est traitée de manière moins favorable qu’une autre ne l’est, ne l’a été ou ne le serait dans une situation comparable, sur la base de l’un des critères protégés. »

Article 6 :

« Les critères protégés incluent notamment : l’origine nationale ou ethnique, la prétendue race, la couleur de peau, la langue, la religion ou les convictions. »

Article 19 §1er :

« Il est interdit de refuser la fourniture de biens ou de services accessibles au public ou de subordonner cette fourniture à une condition fondée sur l’un des critères protégés. »

Ces articles établissent clairement que les discriminations à l’entrée des lieux festifs sont illégales. Nous demandons donc la mise en place d’un testant dans les bars du Carré, les boîtes de nuits et lors des évènements festifs de la région liégeoise.

Ces tests doivent permettre d’évaluer l’ampleur des discriminations et d’initier des mesures sur la base des résultats obtenus.

La Ville de Liège s’est récemment prononcé en faveur du développement de ces testings. Nous souhaitons voir la mise en place de ces mesures et nous resterons attentifs à l’application de cette mesure.

  1. Engagement des établissements hospitaliers et extra-hospitaliers de la Province de Liège

Les hôpitaux, cliniques, maisons de repos (MR/MRS) et services d’aide à domicile (SAD) de la Province de Liège doivent s’engager à instaurer des programmes de prévention contre le racisme, à traiter toute plainte déposée par un soignant ou un patient et à appliquer les sanctions nécessaires.

Si un établissement ne dispose pas des ressources internes pour répondre efficacement, il devra se tourner vers des plateformes spécialisées pour éviter la répétition de tels incidents.

À ce jour, le secteur hospitalier et extra-hospitalier se montre peu pro-actif ou même inefficace face aux comportements racistes, ce qui contribue à l’extension de ce phénomène.

Cette initiative vise à rappeler aux victimes, qu’elles soient soignant ou patients, que des lois existent et que des propos ou actes racistes ne peuvent rester sans conséquence. Trop souvent, la parole des victimes est étouffée par la crainte de représailles, notamment sous la forme de licenciements abusifs.

  1. Engagement des établissements d’enseignement secondaire supérieur de Liège pour la lutte contre le racisme et les discriminations.

Les hautes écoles et l’université de Liège doivent s’engager à protéger leurs étudiants contre le racisme, tant au sein des établissements que sur les lieux de stage.

Nous invitons, via ces revendications, les acteurs de l’enseignement supérieur à prendre davantage conscience de la montée du racisme et à s’y opposer par des actions concrètes. Parmi les mesures recommandées figurent la création de cellules d’écoute et d’accompagnement, la promotion d’une plateforme de prévention dédiée, ainsi que l’assistance spécifique aux étudiants victimes de racisme. Cela passe aussi par un relais vers les guichets de dépôt de plainte contre le racisme (cités plus haut).

Il faut épingler ici une discrimination spécifique : celle dont font l’objet les étudiantes musulmanes qui portent le foulard. Cette discrimination est particulièrement interpellante puisque « réglementée » dans diverses institutions/organisations, assumée et connue de chacun.e depuis longtemps . En France, la chasse aux musulmanes portant le foulard vient de fêter son vingtième anniversaire (Loi française de 2004). Cette chasse a depuis longtemps envahi l’espace politique, institutionnel et médiatique belge.

La femme portant le foulard est perçue comme “analphabète, au foyer, victime du machisme, dépendante, timorée, non professionnelle, au mieux une femme de ménage.” (IRFAM, 2015). Dans son rapport publié en 2023, UNIA mettait en évidence la présence massive de dossiers liés au port du foulard (dans l’enseignement, les lieux de stages, l’emploi, …). Les discriminations rencontrées par les étudiantes portant le foulard limitent et orientent leur parcours scolaire et donc professionnel : “Elles se limitent (…) à la recherche d’une école qui les « acceptent » plutôt qu’à une véritable recherche d’orientation basée sur des facteurs positifs d’intérêt intellectuel et d’épanouissement personnel ». (IRFAM, 2015).

Il faut rappeler ici que la dynamique discriminatoire fonctionne en deux temps : ce qui est refusé à l’un.e, est accordé à un.e autre : les ressources (ici les formations scolaires et /ou qualifiantes) dont sont privées les étudiantes portante le foulard sont des ressources « offertes » aux “privilégié.es”[1]. Par ailleurs, la discrimination (de genre, de race et de classe) dont font l’objet les étudiantes qui portent le foulard doit être lue à travers le prisme d’une guerre ancienne mais régulièrement renouvelée, menée par la « civilisation supérieure » blanche contre la « barbarie orientale » (J.W.Scott, 2017).

Dans l’arrondissement liégeois, des écoles (enseignement secondaire/supérieur) et organisations (champ social, culturel, santé, privé) pratiquent la discrimination islamophobe. C’est un fait de notoriété publique auquel il faut mettre un terme :

  • Nous demandons la mise en place de dispositifs d’éducation antiraciste (compréhension de l’islamophobie) à l’attention des acteurs*actrices susceptibles d’activer cette discrimination.
  • Nous demandons de sanctionner les acteurs*actrices qui discriminent ouvertement les étudiantes portant le foulard (en s’appuyant par exemple sur la présence d’un ROI discriminant)
  • Nous demandons le respect du droit à l’éducation et de la liberté religieuse
  • Nous invitons la Ville de Liège à rappeler à chacun.e que “La liberté d’exprimer ses convictions philosophiques et religieuses est une liberté fondamentale. [et] Il n’existe aucun droit, par contre, à ne pas être exposé aux convictions des autres.” (UNIA, 2023)
  1. Soutenir la sensibilisation contre les discriminations raciales dans le sport et continuer à développer des plans de prévention.

Des insultes racistes dans les stades aux discriminations systémiques dans les instances sportives, les athlètes issus de minorités continuent de faire face à des inégalités criantes. En 2023, la FIFA a publié un rapport où 38% des joueurs professionnels affirment avoir été victimes de discrimination en ligne après un match international. Les joueurs noirs continuent largement à être sous-représentés dans les postes de direction et d’entraineurs, illustrant un plafond de verre persistant (sans parler de la question du genre).

En Belgique, la problématique du racisme dans le football est particulièrement préoccupante. Lors de la saison 2022-2023, l’Union belge de football a recensé 452 signalements pour des discriminations soit une augmentation de 21.5% par rapport à la saison précédente dont majoritairement des actes à caractère raciste. En août 2024, lors d’un match entre le Standard de Liège et le FC Bruges, des supporters brugeois ont effectué des saluts nazis. Même si des mesures d’exclusion ont été prises, cette évènement reflète l’importance de soutenir des initiatives antiraciste à travers les clubs de supporters et les associations.

Le sport amateur n’est pas épargné. En 2021, Unia recense trois dossiers sur quatre qui portent sur des faits de racisme et d’intolérance dans le monde du football. Une enquête supplémentaire révèle que 30% des incidents racistes signalés dans le sport concernent les divisions amateurs.

Afin de soutenir une dynamique antiraciste dans le sport, il est essentiel de combiner sensibilisation, prévention et engagement institutionnel. Cela comprend :

  • La formation obligatoire des participant·es, des entraineur·euses et arbitres
  • La mise en place de campagne de sensibilisation.
  • Des outils de signalement anonymes
  • Un meilleur encadrement des victimes notamment par des référents anti-discrimination dans les clubs
  • La signature d’une charte d’engagement antiraciste ou d’un code de bonne conduite.
  • La promotion de la diversité.
  • Une collaboration poussée entre clubs, institutions et associations spécialisées pour renforcer le cadre législatif.
  • En dernier recours, des sanctions disciplinaires individuelles ou des pénalités sportives pour les clubs.
  1. Mise en place d’une «  Carte ardente », carte citoyenne communale.

Le Collectif Liège Ville Hospitalière a proposé l’adoption par la Ville de Liège d’une carte citoyenne communale , sur le modèle de celle qui existe déjà à New York, et dans d’autres villes américaines et européennes, appelée ici « Carte Ardente ». Il s’agit d’un document qui serait valable sur le territoire communal, et proposé à toutes et à tous  les résidente.s quel que soit leur statut administratif, leur nationalité… L’objectif est de garantir l’accès à tous les services communaux, et d’obtenir l’accès à d’autres services (sportifs, culturels, éducatifs) à travers des partenariats, tout en favorisant un sentiment d’appartenance culturelle à la Ville.

Cette carte permettrait d’améliorer l’accès aux services sociaux, médicaux, aux infrastructures culturelles, sportives . Elle pourrait être utilisée pour un contrat locatif ou lors d’un contrôle d’identité et dans le cadre de la gestion administrative. Certaines banques pourraient l’accepter pour l’ouverture d’un compte.

De cette façon, il s’agit de lutter contre  un ensemble de discriminations. Les publics majoritairement visés en raison des situations précaires et d’inégalités sociales seraient : les personnes sans-abris, les personnes LGBTQIA+, le jeunes, les seniors, les personnes migrantes avec ou sans titre de séjour.  Concernant ces dernières, cela leur permettrait d’accéder à une série de droits sans avoir à faire mention de l’irrégularité de leur séjour. Mais cette carte s’adressera bien à l’ensemble des personnes résidant à Liège afin de créer une citoyenneté communale inclusive, sans stigmatisation d’aucune catégorie de résidents, avec des objectifs en termes de cohésion sociale, sécurité, santé publiques et efficacité des services. Après une période de mise en place dans la ville de  Liège, elle pourrait être proposée aux différentes communes de Liège -Métropole.

  1. Maintenir les cordons sanitaires politique et médiatique.

Les fissures des cordons sanitaires ces derniers temps ne font que se multiplier. Les propos racistes et discriminants prennent la forme de discours gris (UNIA) non condamnables et justifient les idées d’extrême droite de rentrer dans les sphères médiatiques et politiques. Nos élu·es ont le devoir de respecter les textes signés à cet égard stipulant notamment de « ne pas adopter un comportement de sympathie ou de familiarité aboutissant à la banalisation ou la respectabilisation des élus, candidats ou militants issus de partis liberticides, en Belgique ou à l’étranger et ce, en tout moment et en tout lieu » (code de bonne conduite).

Nos médias ont la responsabilité sociale et démocratique de ne pas donner la parole à des représentant·es de partis, de mouvements ou tendance politiques relevant de courants d’idées non démocratiques et plus largement prônant la discrimination en tout genre. Ils se doivent de s’inscrire dans une déontologie rigoureuse. Leur influence sur l’opinion publique est indéniable et doit être guidée par les droits humains et l’intérêt général. Cette responsabilité va de pair avec les mots utilisés. Ceux-ci façonnent la réalité des spectateur·trices. Il est primordial de ne pas inclure au sein des logiques collectives un discours discriminants fondés sur l’idéologie de l’extrême droite.

Maintenir ces cordons, c’est ne pas légitimer des propos allant à l’encontre de la Convention Européenne des droits de l’Homme et inclure plus strictement les réseaux sociaux.

Pour info :

Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) mentionne en son article 14 : « Les éditeurs s’abstiendront de donner l’accès à leurs services de médias audiovisuels et à leurs contenus associés qu’ils développent sur d’autres plateformes, lors de tribunes, de débats électoraux ou, directement, lors d’autres émissions, à des représentants de partis, mouvements ou tendances politiques relevant de courants d’idées non démocratiques ou prônant ou ayant prôné habituellement des doctrines ou messages :

  • constitutifs d’outrages aux convictions d’autrui;
  • incitant à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne, d’un groupe ou d’une communauté en raison de leur sexe, de leur prétendue race, de leur couleur, de leur ascendance ou origine nationale ou ethnique;
  • contenant des éléments tendant à la négation, la minimisation, la justification, l’approbation du génocide commis par le régime national socialisme allemand pendant la seconde guerre mondiale ou tout autre forme de génocide;
  • basés sur des distinctions, dans la jouissance des droits et libertés reconnus par la Convention européenne, fondées notamment sur le sexe, la prétendue race, la couleur, la langue, la religion, les opinions politiques ou toutes autres opinions, l’origine nationale ou sociale, l’appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance ou toute autre situation;
  • visant à la destruction ou à la limitation des droits et libertés garantis dans l’ordre juridique belge ».

Le Conseil de Déontologie Journalistique (CDJ) recommande de ne pas donner d’accès direct à l’expression « des candidats, listes, partis, mouvements… qu’elles [les rédactions] identifient comme liberticides ou antidémocratiques, ou dont elles constatent que leur programme ou leur discours entre en contradiction avec les lois réprimant le racisme, le sexisme, la discrimination ou le négationnisme (…) ». Il nous parait évident que Jordan Bardella répond à ces critères.

Le CDJ précise qu’ « il faut entendre [par « accès direct à l’expression »] tout mode de diffusion qui, par sa nature, ne peut être soumis au contrôle de la rédaction en temps réel ». Autrement dit, […] pour la presse écrite – imprimée et en ligne –, cet accès direct peut prendre la forme de cartes blanches, tribunes libres ou interview ».

[1] La notion de “privilège” est tout à fait discutable d’un point de vue théorique, elle possède néanmoins l’avantage politique de mettre avec éclat l’évidence de l’inégalité de traitement.

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