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2017_Midi de la CNAPD sur la domination environnementale

Thématique(s) :

Compte-rendu de la rencontre « Midi de la CNAPD sur la domination environnementale : Respect de la nature et progrès pour l’Homme »

Programme

  • Accueil
  • Introduction par Benoît Hellings
  • Présentation du texte d’écolo j
  • Présentation du texte de Justice & Paix
  • Intervention de Brigitte Gloire (Oxfam Solidarité)
  • Échanges, débat avec les participant.e.s

Introduction par Benoît Hellings

Benoît Hellings est revenu sur une discussion qu’il avait eu au sujet des accords de Cotonou entre l’Union européenne et les États d’Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP). Louis Michel était présent à cette discussion et était d’accord avec les constatations faites et qui supposaient que la colonisation avaient comme conséquences les échanges inégalitaires actuels (économiques et écologiques)

Pour régler ces rapports inégaux, les accords de Cotonou et, avant cela, la convention de Lomé avaient été mis en place pour réguler, corriger en partie les inégalités économiques. Mais tout ce processus est balayé par les traités commerciaux internationaux qui se concluent actuellement et qui engendrent une nouvelle domination.

L’Union Européenne, si elle le voulait, pourrait être le garant d’un saut écologique et économique de 30 ans pour les pays du Sud, en mettant notamment l’accent sur les énergies renouvelables (tout en évitant l’angélisme quant à l’économie verte qui ne garantit pas ipso facto un développement acceptable). Il existe toutefois toute une série de possibilités intéressantes de développement portées soit par des choix personnels de consommation, soit par les États de l’Union européenne grâce aux accords entre États.

Présentation du texte d’écolo j

  • Historique de la domination environnementale;
  • Angle d’approche de la domination environnementale axée « Nord » (consommation de viande, gestion des semences) avec une ouverture sur le Sud et la nécessité de réduire les inégalités « Nord-Sud ».

Présentation du texte de Justice & Paix

Angle d’approche de la domination environnementale axée « Sud » (lien entre l’exploitation des ressources naturelles et la société civile au Pérou et en RDCongo) avec une ouverture sur le Nord incarnée par la menace que représente le gaz de schiste.

Intervention de Brigitte Gloire

Brigitte Gloire a mis en évidence que la domination environnementale a en fait comme enjeu la domination tout court ; tout est question des rapports de force en présence. A l’heure actuelle, la recherche de matières premières reste prépondérante et les accords commerciaux mis en place tentent de permettre l’accès à ces matières premières le plus facilement possible et à moindre coût.

Mais ces accès, qui semblent illimités, ont deux conséquences majeures :

  • on a actuellement dépassé 4 « barrières planétaires » sur 9

–> il faut donc avoir un nouvel angle d’approche et repenser notre examen de la domination pour soutenir un modèle de consommation viable d’un point de vue énergétique et d’un point de vue de l’alimentation

  • on est dans l’ère de la déconnexion :
    • entre le producteur et le consommateur –> il faut reconnecter la production et la consommation en fonction de nos besoins réels (et non de nos désirs fantasmés);
    • entre les patrons et les travailleurs qui ne sont parfois plus proches « physiquement » (les décisions concernant une entreprise peuvent se prendre sur un autre continent);
    • entre les États et les impôts (évasion fiscale, etc..);

–> « reconnexion » par une bonne gouvernance locale, en soutenant les nouvelles alternatives et pour les États, en s’affranchissant de la pression des grands groupes opérateurs et des lobbys, en contrant les effets de la globalisation par des normes, des régulations fortes, en limitant la publicité.

–> Attention, il ne faut pas se tromper d’ennemis et cibler les vrais problèmes (par exemple, la démographie galopante pourrait induire un discours à l’encontre de pays « du Sud » avec un fort taux démographique or leur empreinte écologique est bien moindre que celle des pays « du Nord » avec un taux démographique plus faible)

–> Les choix de consommation sont aussi importants et devraient tendre vers la sobriété (heureuse!)

Échanges, débat avec les participant·e·s

  • Le citoyen doit modifier ses pratiques et il convient de convaincre les personnes qui ne sont pas « acquises » à cette cause ;
  • Il y a des espoirs de régulation : par exemple, l’ONU avait proposé le « business and human rights » sur la traçabilité des produits (mais la Belgique n’a pas signé…) ;
  • L’information est primordiale ;
  • Tout est relié : fiscalité, alimentation, minerais, accords internationaux, … Il faudrait mettre l’accent sur ce point et le faire savoir ;
  • Effectivement, il manque une transversalité (on a une vue fragmentée, ce qui est aussi lié à une certaine forme de pouvoir) ;
  • L’opinion publique a un réel pouvoir à ce niveau-là, il faut faire passer le message aux politiciens ;
  • Question de savoir si la démocratie et l’urgence écologique sont conciliables. Comment conscientiser des personnes qui ne souhaitent pas l’être ? Faudrait-il un pouvoir fort qui force le changement ?
  • Discussions sur le rôle du politique et du citoyen : l’État a une image négative, les citoyens ne veulent pas être « régulés » ;
  • Il ne faut pas confondre démocratie et élections ;
  • Le premier travail de pédagogie, c’est de sortir de notre cadre « habituel » et externaliser nos réflexions sans condescendance mais avec responsabilisation ; la discussion, l’information peuvent faire beaucoup.

L’ensemble des textes sur la domination seront repris dans un livret collaboratif coordonné par la CNAPD. A suivre…

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