Cinq ans après la tragédie de Fukushima, l’énergie nucléaire est un sujet intensivement débattu dans beaucoup de pays européens. Alors que la société civile se mobilise, en Belgique et en France, mais aussi dans des pays voisins, tels que les Pays-Bas, l’Allemagne, le Luxembourg, la Suisse, ou plus éloignés, contre les centrales nucléaires dangereusement vieillissantes de Tihange, Doel, Bugey et Cattenom, les gouvernements belge et français envisagent de prolonger leur durée de fonctionnement. Récupérons le débat démocratique sur l’énergie nucléaire !
La seule solution, c’est d’en sortir. Il y a 100 bonnes raisons de se passer de l’atome pour produire notre énergie : des raisons sociales, environnementales, sanitaires et démocratiques. Alors pourquoi une telle controverse ?
L’énergie nucléaire est un sujet sensible. Dans le débat public, on entend rarement des arguments rationnels. Par contre, on a l’impression que certains seraient prêts à sauter dans une piscine de refroidissement pour démontrer soit que c’est dangereux, soit que ça ne l’est pas. Ca l’est, et ce n’est même pas la question.
A la question pseudo-pragmatique “pouvons-nous nous permettre de nous passer du nucléaire”, la FYEG, écolo j et d’autres organisations de jeunesse vertes en Europe, comme de nombreux mouvements de la société civile et d’ONG, répondent “pouvons-nous nous permettre de l’utiliser ?”. Soit ça fonctionne, et c’est incroyablement cher, économiquement, socialement et environnementalement, soit ça échoue, et il n’y a pas de plan de secours. Juste de dangereux effets de long terme et la mort. Bien sûr, les accidents nucléaires majeurs sont rares. Mais ils se produisent, et leurs conséquences, comme nous l’a montré la catastrophe de Fukushima, surpassent de loin ce que l’homme peut gérer.
Le tremblement de terre et le tsunami qui l’a suivi en mars 2011 a provoqué la contamination d’environ 30.000 km² de terre. Malgré l’élévation des niveaux limites de dose absorbée d’un facteur 20 au Japon, décidée afin de ne pas avoir à évacuer trop de monde, 800 km² de terrain ont été déclarés zone non habitable, en raison du taux de radiation trop élevé. Plus de 150.000 personnes ont été forcées de quitter définitivement leurs maisons, leurs villes et leurs champs, désormais contaminés au césium 137 radioactif pour plusieurs siècles. L’eau, le sol, l’air, et par suite les plantes et les animaux ont été contaminés, ce qui a impacté la production alimentaire japonaise jusqu’à 300 km au-delà de la zone d’exclusion. Cette contamination de la nourriture provoque l’accumulation dans les tissus humains de substance radioactive, conduisant à divers problèmes de santé auxquels les enfants sont particulièrement vulnérables.
La situation est loin d’être sous contrôle et la plupart des victimes de Fukushima ne sont même pas encore nées. Les réacteurs continuent d’émettre des milliards de becquerels de radiation chaque jour et l’eau de mer larguée sur les cœurs en fusion conduit à la contamination de millions de litres d’eau qui devient hautement radioactive et dont le confinement dans les installations est extrêmement difficile. De plus, cela augmente le risque d’autres explosions d’hydrogène et exige davantage de pompage afin d’éviter la situation du réacteur dans le bâtiment 4, où les piscines de combustible contiennent dix fois plus de césium 137 qu’il n’en a été émis lors de l’accident de Chernobyl et dont la dispersion, en cas d’effondrement du bâtiment, conduirait à un désastre à l’échelle planétaire.
Cette tragédie environnementale, sanitaire et sociale a également des conséquences dévastatrices aux niveau économique et démocratique. Le coût estimé de l’accident de Fukushima varie entre 200 et 400 milliards d’euros. L’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire français estime qu’un accident nucléaire en France coûterait selon sa gravité entre 760 et 5800 milliards d’euros, soit jusqu’à 3 fois le PIB annuel du pays. Dans une telle situation, un pays comme la France ne pourrait soutenir et dédommager les victimes sans risquer la faillite de l’état. Au Japon, la contestation sociale a été évitée en étouffant le débat public : d’après le classement annuel de Reporters sans Frontières, la liberté de la presse y a chuté de la 11ème à la 61ème place mondiale en cinq ans.
Le choix de l’énergie nucléaire et du risque inhérent est imposé aux citoyens. La FYEG refuse cette option et appelle à un large mouvement des citoyens, de la société civile et des acteurs politiques contre les stratégies délétères des technocrates, industriels, partis et politiciens. Les habitant de Fukushima n’ont jamais décidé d’utiliser l’énergie de Tepco : ils n’ont pas fait ce choix, mais sont les premiers à en subir les insoutenables conséquences. Aujourd’hui, les jeunes Verts d’Europe se lèvent pour la responsabilité et les droits des peuples à refuser la servitude aux lobbys nucléaires et exigent que l’Europe réalise une transition complète vers les énergies renouvelables. Plus de subsides ni de licences pour le nucléaire, mais des investissements dans des énergies vertes !
The Federation of Young Europeans Greens
with
écolo j (Belgique)
Young Cyprus Greens (Chypre)
Les Jeunes Ecologistes (Fr
Neoi Prasinoi (Grèce)
MODOM (Macédoine)
DWARS (Pays-Bas)
Ostra Zieleń (Pologne)
Joves d’Esquerra Verda (Espagne, Catalogne)
Junge Gruene / Jeunes Vert-e-s (Suisse)
Genç Yeşiller (Turquie)
Young Greens of England and Wales (Royaume-Uni, Angleterre et Pays de Galle)
Scottish Young Greens (Royaume-Uni, Ecosse)
Contact :
Laura Carlier, Spokesperson
Federation of Young European Greens
+32 475 85 89 34