Retour sur les moyens d’actions contre les violences sexuelles

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Ce mardi 9 novembre, nous nous rassemblions à Louvain-la-Neuve pour une discussion autour des moyens d’action contre les violences sexuelles. Depuis un certain temps des comptes comme BalanceTonFolklore, BalanceTonComitard, BalanceTonBar, LaMeuteLLN relaient les témoignages des violences sexuelles que nous vivons dans nos cercles, nos bars, nos kaps, nos campus et notre quotidien.

En effet, de près ou de loin, au cours de sa vie, chaque femme est confrontée à différentes formes de violences, parce qu’elle est une femme. Il ne s’agit ni de cas isolés ni de « faits divers ». Ces violences sont le reflet d’un système qui va à l’encontre des droits des femmes et met à mal notre intégrité et autonomie.

Mais comment lutter contre la culture du viol ? Quels moyens d’action existes ou pourrions-nous mettre en place pour lutter contre ces violences sexuelles ?

Pour en parler nous avons invité Sarah Schlitz, secrétaire d’État à l’égalité des genres, à l’égalité des chances et à la diversité et Le Collectif des Femmes, une association féministe de terrain présente à Louvain-la-Neuve, représenté par Sam.

Qu’en est-il ressortis ?

DÉNONCER

Un premier constat avant même le début de l’événement est le besoin de témoigner et d’être écoutées. En effet, nous avions lancé un questionnaire permettant aux personnes de poser leurs questions en amont. La majorité des réponses reçues étaient des témoignages de viol par des personnes de leur entourage. Ces victimes ne sont pas écoutées et sont sans solutions. La plupart du temps, elle sont forcées à quitter leur propre cercle pour éviter de se retrouver en contact avec leur agresseur.

Le travail des militantes derrière les comptes BalanceTonFolklore, BalanceTonComitard, BalanceTonBar, LaMeuteLLN est important. Elles permettent de révéler au grand jour les horreurs que les femmes* vivent et elles donnent l’espace aux femmes* de s’exprimer alors qu’ailleurs elles ne sont pas écoutées.

Ce travail a permis de déclencher un point de bascule. En effet, les militantes ont réussi à faire en sorte qu’aujourd’hui les violences sexuelles soient prises en considération par la société, les médias et les politiques. Cependant, ce travail ne devrait pas reposer sur des militantes qui luttent au quotidien contre les violences sexistes et sexuelles. En effet, cela implique une charge mentale et émotionnelle importante de recevoir, lire et mettre en forme des dizaines de témoignages par jour.. Cela sans compter le militantisme quotidien.

À Louvain-la-Neuve, le Collectif des Femmes, l’AGL, l’Angela et la Meute travaillent sur une liste de revendications à mettre en place au niveau de toutes les structures : commune, Uclouvain, kot. C’est un processus qui prend beaucoup de temps. Aujourd’hui c’est au politique de prendre le relais.

La commune d’Ottignies Louvain-la-Neuve a lancé une motion et un appel à tous les acteurs de terrain. C’est la première fois que la police commence à écouter ce qui se passe et que les autorités universitaires commencent à en parler.

Au niveau fédéral, un plan d’action national de lutte contre les violences basées sur le genre (PAN) 2021-2025 est porté par Sarah Schlitz. Ce plan énonce une série de mesures pour lutter contre les violences sexuelles. Il peut être consulté à l’adresse suivante : https://sarahschlitz.be/wp-content/uploads/sites/300/2020/11/Plan-daction-Actieplan-NL-FR.pdf

ÉCOUTER ET ACCOMPAGNER

Lorsqu’on a subi une agression sexuelle, dans l’urgence, la première chose que l’on peut faire c’est faire appel à la police. Cependant on constate que ce n’est pas toujours une solution, et que beaucoup de victimes font face à une prise en charge problématique  et ne sont pas écoutées. Ce sont des violences supplémentaires que les victimes subissent.

Pour Sam, du Collectif des Femmes, il est indispensable de former la police, les futurs juristes, les futurs psychologues afin que les victimes reçoivent un accueil et un suivi adéquat. Il est nécessaire  de travailler en réseau pour que tous les professionnels soient formés de la même manière. Ainsi, cela permettrait d’avoir un cadre de référence similaire.

Dans le plan interfédéral de luttes contre les violences de genre (en ligne, dans l’espace public, entre partenaire et sexuelles) de Sarah Schlitz il y a un accord avec le ministre de l’Intérieur pour former la police. Actuellement la moitié des magistrats ont été formés à la convention d’Istanbul et aux violences sexuelles.

Dans ce plan est aussi incluse l’ouverture de 10 centres de prise en charge des violences sexuelles (CPVS) d’ici 2023. Ces centres accueillent toutes les victimes de violence sexuelle 24h/24 et 7 jours/7. Ils proposent une prise en charge médicale, médico-légale ainsi qu’un soutien et un suivi psychologique aux victimes.

De nombreuses associations aident les victimes dans leur reconstruction, que ça soit pour les accompagner dans leur parcours pour porter plainte ou en leur proposant un suivi psychologique gratuit. C’est notamment le cas du Collectif des Femmes à Louvain-la-Neuve.

PROTÉGER

Le recours à la justice n’est pas toujours la réponse idéale pour les victimes. De plus, c’est une procédure longue, qui prend souvent plusieurs années, et d’ici là les personnes concernées ne seront plus étudiantes.

Dans les témoignages que nous avons reçus, on constate que quand les femmes* dénoncent, elles ne sont pas entendues. Souvent les agresseurs sont déjà connus, et tout le monde les protège en ne faisant rien. Obligeant les victimes à quitter leur cercle social afin de ne plus être en contact avec leur agresseur. Pour Sarah Schlitz, en parallèle du recours à la justice, il est donc important de prendre des sanctions disciplinaires. Par exemple, en développant des procédures internes en cas d’agressions sexistes et sexuelles.

SENSIBILISER

La sensibilisation est un bon moyen de lutter en amont contre les violences sexuelles. Cependant, pour qu’elles soient efficaces, elles ne doivent pas seulement être financées. Les autorités doivent travailler en partenariat avec les étudiant·e·s pour que ceux·celles-ci portent ces campagnes dans leurs groupes. À Louvain-la-Neuve, c’est par exemple le cas de la campagne de l’ASBL théok .

Une participante nous a interpelé sur l’attention à la cible. En effet, il est important que ces campagnes ciblent les présents et futurs agresseurs. On parle beaucoup des victimes, mais on omet souvent de nommer les agresseurs. Or, cela est indispensable si on veut opérer un vrai changement.

CONCLUSION

Nous sommes face à des violences systémiques qui demandent des changements structurels. C’est grâce à la pression des étudiantes, militantes et associations que les autorités universitaires et politiques s’emparent aujourd’hui du problème.

Oui, des choses sont mises en place, et nous devons déjà saluer ces changements importants. Mais nous finirons avec le constat déprimant que face à ces problèmes systémiques, ces solutions sont à l’heure actuelle insuffisantes face aux cris de désespoir des associations et des victimes..

RESSOURCES EN CAS DE BESOIN

À Louvain-la-Neuve :

Collectif des femmes

Accompagnement suite aux agressions sexuelles (accompagnement pour porter plainte, écoute, aide, suivit psychologique, etc.)

Coordonnées
Rue des Sports, 19
1348 Louvain-la-Neuve

010/47.47.69
accueil@collectifdesfemmes.be

Faceboook
Instagram

Théok

Cordonnées :
Theok-consentement@hotmail.com

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Instagram

Univers Santé :

Coordonnées :
univers-sante@uclouvain.be
+32 (0)10472828

Place Galilée 6 BTE L 6.04.01
1348 Louvain-la-Neuve

Faceboook
Instagram

Dispositif de soutien de l’Uclouvain.

togheter@uclouvain.be

Planning Familiale

Planning.lln@gamil.com

+32 (0)10 45 12 02
Cours des trois fontaine,31
1348 Louvain-la-Neuve

Service de sécurité de l’Uclouvain

(0)10 47 22 22

Centre de prise en charge des violences sexuelles (CPVS) : Soutien psychologique accompagnement social et aide juridique

Ces centres accueillent toutes les victimes de violence sexuelle 24h/24 et 7 jours/7. Ils proposent une prise en charge médicale, médico-légale ainsi qu’un soutien et un suivi psychologique aux victimes.

Centre(s) de Prise en charge des Violences Bruxelles :02/535.45.42, CPVS@stpierre-bru.be; via Rue Haute 320, 1000 Brussel (Métro 2 et 6 : station Porte de Hal ; Pré- métro: 3 – 4 – 51 arrêt Porte de Hal ; Bus : 27,48 arrêt Saint-Pierre/Porte de Hal ; Bus De Lijn et TEC : Saint-Gilles (Porte de Hal/Blaes)

ZSG Gent : 09/332.80.80, zsg@uzgent.be; Entrée 26 C du CHU Gent (UZ Gent, C. Heymanslaan 10, 9000 Gent); tram 4 (dernier arrêt: UZ); bus 5 (arrêt UZ))

Centre(s) de Prise en charge des Violences Sexuelles Liège: 04/367.93.11, cpvs@chu.ulg.ac.be; entrée par le service des urgences CHU Liège : Urgences des Bruyères, Rue de Gaillarmont 600 à 4032 Chênée

Ressources en ligne

Sur le site https://www.violencessexuelles.be/ se trouvent toutes les informations en cas de violences sexuelles vécues que vous soyez la victime ou un.e amie/proche d’une victime. Et la possibilité de contacter des personnes-ressources en ligne, par téléphone ou par mail anonymement ou non.

Vous pouvez contacter anonymement une ligne d’écoute gratuite :

  • Télé-accueil : 107 ou via le chat tele-accueil.be
  • SOS Viol : 0800/98.100, info@sosviol.be ou via le chat
  • Écoute violence conjugale : 0800 30 030
  • Prévention suicide : 0800 32 123

Dans l’urgence, les numéros utiles :

  • Ambulance et Pompiers : 100
  • Police-Secours : 101
  • Numéro d’urgence européen : 112
  • Croix Rouge : 105

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