Teddie Rectrice, une ourse, a présenté sa candidature au rectorat de l’Université libre de Bruxelles (ULB) le lundi 2 mai 2016, face aux candidats Yvon Englert et François Reniers. En réalité, l’appel aux candidatures était déjà clôturé depuis le mois d’avril, mais des étudiant.e.s d’écolo j ULB ont décidé de lancer une campagne d’élection fictive, pour dénoncer en tout premier lieu l’impossibilité pour le corps étudiant de participer aux élections.
Depuis le lundi 2 mai, Teddie Rectrice a lancé sa campagne sucitée par le groupe écolo j ULB. Une page facebook a donc été créé, avec la présentation d’un faux programme contenant cependant des réclamations bien concrètes, au nom d’une université critique, émancipatrice, démocratique et solidaire. Chaque jour, plusieurs photographies, présentant Teddie Rectrice et l’une de ses revendications, sont postées et ont permis au personnage de gagner en visibilité et en popularité. La fausse campagne s’est terminée en même temps que la vraie, à savoir ce mercredi 11 mai 2016.
Teddie Rectrice a donc été l’occasion de mettre en valeur plus d’une dizaine de revendications étudiantes :
- la gratuité du minerval pour l’ensemble des étudiant.e.s, en ce compris les étudiant.e.s étrangers/ères hors U.E. ;
- la déclaration de l’ULB hors TTIP/CETA/TISA ;
- la construction de logements étudiants publics, de qualité, et à faible prix en vue de lutter pour la démocratisation de l’enseignement et la réussite de tou.te.s ;
- un minimum de 50 % de femmes dans le corps académique et les instances de l’ULB. pour une université juste et représentative des femmes ;
- l’abolition à terme du rectorat pour une université où les étudiant.e.s participent réellement aux décisions par des assemblées régulières composées des corps académique et étudiant ;
- le désinvestissement des énergies fossiles alors que l’ULB est directement impliquée dans le financement de telles énergies via des placements de trésorerie et un fonds de pension ;
- le rachat et la préservation des terrains de la Plaine pour revendiquer des projets en cohérence avec le campus universitaire ;
- une cantine locale, de saison, à faible prix, rendue publique, offrant des plats végétariens et végétaliens afin de se montrer à la hauteur des enjeux écologiques actuels liés à l’alimentation ;
- la fin des Partenariats Publics Privés et de la publicité commerciale sur les campus pour un refinancement entièrement public de l’enseignement universitaire face aux dérives managériales actuelles ;
- la fin des partenariats avec les universités israéliennes actives dans l’occupation en vue de militer pour le respect du droit international et le respect des droits de l’homme par Israël, en particulier le droit à l’autodétermination du peuple palestinien, le droit au retour des réfugiés et pour une paix juste ; et enfin
- l’ouverture des auditoires en période de blocus pour les transformer en salles d’études.
Pendant que Teddie Rectrice menait campagne, Yvon Englert a été élu au rectorat de l’ULB, ce dernier déclarant par exemple sur son site : « une autre évolution intéressante de notre budget est l’élargissement du plafond des droits d’inscription qui pourront être demandés aux étudiants non-européens ». Rien de bon pour les étudiant.e.s de l’ULB, alors que l’université se marchandise de plus en plus, exclut les étrangers/ères et vise à s’inscrire dans la compétition internationale entre les universités au détriment d’un enseignement de qualité, critique, émancipateur, démocratique et solidaire ! Teddie Rectrice aura en tout cas montré qu’une alternative est possible !
Page facebook : https://www.facebook.com/TeddieRectrice/?fref=ts