Pour écolo j, les actes sont bien pires que les photos !
Mercredi dernier, écolo j diffusait sur les réseaux sociaux un visuel dénonçant les derniers agissements de Théo Francken, secrétaire d’état à l’asile et à la migration.
Parmi les nombreuses réactions suscitées par notre visuel, une question récurrente : comment en sommes-nous arrivés là ? L’image utilisée va-t-elle trop loin ? Il faut savoir que les actions menées par écolo j pour mettre en lumière la déshumanisation des politiques actuelles en matière d’accueil des migrants ne se résument évidemment pas à l’image qui fait polémique aujourd’hui. Cela fait des années qu’écolo j participe au mouvement contre les politiques migratoires menées par la Belgique et l’Europe et ce, de multiples manières : manifestations, courriers, visite au cabinet… en vain. Malheureusement, les mesures prises par le secrétaire d’État en charge de la migration semblent de plus en plus répressives et s’inscrire dans une escalade sans limite, tout en recevant le soutien du gouvernement fédéral.
C’est pourquoi, au-delà de la polémique actuelle suscitée par la forme de notre dernière dénonciation, nous souhaitons sincèrement revenir sur le fond du débat. En effet, pendant que nous discutons, nous nous indignons, approuvons ou désapprouvons, il y a des hommes, des femmes et des enfants qui vivent un cauchemar quotidien, ici ou ailleurs, et sur les chemins de l’exil. Il y a donc urgence à trouver une solution efficace et structurelle pour permettre à toute personne de pouvoir vivre dignement et dans le respect des droits humains fondamentaux.
Or, les politiques actuelles en matière d’asile, en plus d’être trop souvent dénuées d’humanité, sont inefficaces dans les objectifs qu’elles se donnent. En effet, ces politiques de rejet ont un coût financier colossal, elles sont coupables de la mort de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants chaque année, elles entretiennent les réseaux criminels de passeurs ou de travail clandestin et elles ne dissuadent en rien les migrants à fuir leur pays d’origine tant les conditions de vie sur place sont insoutenables. De plus, il nous paraît inconcevable que la Belgique collabore, dans le cadre de sa politique d’asile, avec le Soudan, dictature, dont le président est accusé par la Cour pénale internationale de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Penser que le repli sur soi constitue une réponse adéquate alors que notre société se trouve confrontée à des défis sociaux, écologiques et économiques sans cesse grandissants ne peut relever que d’une négation de ce qui est en train de se jouer aux quatre coins de la planète. Les logiques d’exclusion basées sur la peur de l’autre provoquent des dégâts irréversibles ailleurs comme ici. Nous sommes tous l’autre de quelqu’un.
écolo j se positionne en faveur :
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de la suppression des centres fermés ;
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de la régularisation des personnes sans-papiers ;
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d’une migration décriminalisée : les rafles et les expulsion doivent cesser, les hommes et les femmes qui migrent ne doivent plus vivre dans la peur permanente et être considéré.e.s comme suspect.e.s a priori et doivent être accueilli.e.s en toute dignité ;
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de la libre circulation des migrants : le visa délivré par un État devrait servir uniquement à vérifier la non-dangerosité du demandeur pour l’ordre public et la sécurité nationale ;
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de l’abolition du permis de travail : les migrants qui résident légalement en Belgique, mais également les personnes sans statut chez nous depuis de nombreuses années, doivent pouvoir accéder au marché du travail ;
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d’une harmonisation de la réglementation de la politique migratoire au sein de l’UE, avec un nivellement vers la haut des mesures nationales existantes ; de plus, il faut favoriser l’octroi de visas humanitaires et mettre en place des voies d’accès sûres et légales qui permettraient aux migrants de rejoindre l’Europe en toute sécurité ;
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d’une reconnaissance et une ouverture des canaux de migration distincts de l’asile comme les migrations économiques, climatiques et culturelles par exemple ;
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d’un travail de sensibilisation au sein des écoles, des organisations de jeunesse, des entreprises, et de l’organisation de rencontres interculturelles permettant de rompre les préjugés existants ;
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d’un soutien envers les organisations et les initiatives citoyennes venant en aide aux migrants ;
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d’un soutien aux initiatives permettant un accès à un logement digne, quelle que soit la durée du séjour.