Depuis les revendications pour la journée de huit heures des travailleurs américains en 1884, jusqu’à nos jours, en passant par le massacre de Fourmies en 1891, le 1er mai n’est pas un jour comme les autres. Cette année, il a un goût tout particulier : aucune manifestation dans les rues, pas de gros rassemblement festif aux quatre coins de la Belgique ni de vente de muguet le long des routes.
Dans ce contexte, nous voulons rappeler que nous sommes derrière les travailleur·ses de première ligne. Celles et ceux qui tous les jours depuis le début de la crise rendent des services indispensables à la collectivité, prennent soin des malades, des plus fragiles et sont particulièrement exposé·es aux risques.
Ce 1er mai, nous souhaitons également partager certaines de nos revendications pour construire un monde plus juste, plus solidaire et plus durable. En voici quelques-unes :
- Réduire collectivement le temps de travail pour passer à la semaine de quatre jours. Cette mesure permettra non seulement une meilleure répartition de l’emploi mais aussi de dégager du temps pour soi et pour les autres.
- Instaurer une cotisation sur les patrimoines supérieurs à 1 million d’euros, à hauteur de 1%. À l’heure où l’on apprend que les entreprises européennes pourraient verser 359 milliards de dividendes à leurs actionnaires1, il est temps de faire en sorte que celles et ceux avec les épaules les plus larges contribuent plus largement.
- Individualiser, revaloriser et automatiser les allocations sociales. Pour nous, toutes les allocations sociales doivent être supérieures au seuil de pauvreté. Leur montant ne doit pas varier en fonction du statut de la personne2. L’aide doit être automatique et non plus conditionnée à des démarches qui sont souvent trop complexes et stigmatisantes.
- Augmenter le salaire minimum à 14 € de l’heure. Plusieurs études montrent que de plus en plus de personnes qui travaillent n’arrive pourtant pas à joindre les deux bouts3. Il est donc indispensable de rehausser le salaire minimum pour inverser ce phénomène.
- Ouvrir aux jobistes le droit à la sécurité sociale. Le système actuel a fait son temps.Nous demandons notamment que les jobistes, dans l’immense majorité des cas en incapacité de travailler actuellement, accèdent au chômage temporaire4.
Aujourd’hui, écolo j se mobilise de manière virtuelle pour partager ses revendications. Demain, nous serons au rendez-vous, notamment dans la rue, pour que les pots cassés de la crise actuelle ne soient pas payés par les travailleur·ses. Et d’ici là, nous vous souhaitons une bonne fête à toutes et tous !
À cette occasion, écolo j vous propose aussi un podcast avec Lola, catherine, Kobe des Jeunes FGTB. On y parle du lien entre lutte environnementale et combat syndical, des nouvelles formes de travail à l’heure de l’ubérisation, du rapport des jeunes au syndicalisme et de plusieurs autres sujets !
2 http://www.equipespopulaires.be/analyse/suppression-du-statut-de-cohabitant-alors-on-bouge-aout-2019/
3http://www.institut-solidaris.be/index.php/solidarisxsudpressetravailleurspauvres/?fbclid=IwAR2MTkledhtkCWKtv5vV8NBLOgBN12T6RAqadrEEyYjq1oase6zn1dPNVxk
4 http://www.ecoloj.be/covid-19-les-jobistes-ne-sont-pas-de-la-chaire-a-patrons