AUTOGESTION, aussi chez écolo j

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Fin 2016, plusieurs membres d’écolo j ont émis le souhait de réfléchir à une société plus inclusive, grâce aux méthodes de gestion collective ou autogestion. L’autogestion se définit comme « la gestion d’une collectivité par elle-même » (Larousse en ligne). Une de ses caractéristiques est la structure la plus horizontale possible. Retour sur la projection du webdocumentaire « Poder sin poder » et sur la formation qui a eu lieu dans la foulée.

Projection.

Le webdocumentaire « Poder sin poder », réalisé par Johan Verhoeven et Edith Wusterfeld, contient plus de trois heures d’images d’expériences d’autogestion qui font s’affranchir des représentations négatives du monde actuel. Il sera bientôt à nouveau accessible en ligne. En attendant, ce soir-là, la réalisatrice a fait vivre à une bonne vingtaine de membres le concept d’autogestion, non seulement à travers les images et ses réponses à nos nombreuses questions mais également en nous demandant de choisir collectivement les parties du documentaire que nous désirions voir. Les nommés ont été l’école « La Cécilia » (en Argentine), la « Coopérative intégrale catalane » (en Espagne) et l’entreprise « Cesesola » (au Vénézuela). Des séquences qui rendent impatient-e de découvrir les autres reportages de ce webdocu dont le titre se traduit par « Pouvoir sans Pouvoir ».

Formation.

Motivés par cette chouette façon de fonctionner en groupe, douze jours plus tard, six membres d’écolo j et une permanente ont rejoint les locaux de Relie-f pour creuser le fonctionnement en autogestion et envisager sa mise en place dans notre Organisation de Jeunesse. En effet, comment bien communiquer sur une pratique que nous n’avons pas nous-mêmes testée ? Par ailleurs, derrière ses belles valeurs et merveilleux engagements, écolo j est malgré tout encore fort hiérarchisée et un système autogestionnaire correctement mis en place serait certainement bénéfique tant à l’écologie politique qu’à la formation de jeunes CRACS (Citoyens Responsables Actifs Critiques et Solidaires).

En cette journée printanière, nous avons donc retrouvé les deux réalisateurs de « Poder sin Poder », cette fois dans le rôle de facilitateurs de l’association Collectiv-a.

Après une prise de météo et une expression des besoins personnels de chacun-e, ils nous ont présenté le « cadre de sécurité » de la journée qui s’énonçait en trois points : souveraineté, bienveillance (envers soi, envers les autres, envers les lieux), écoute et parole actives.

Un débat mouvant a ensuite permis à tous-ttes d’exprimer ses connaissances et ses idées reçues concernant l’autogestion. Les échanges nous ont permis de retenir collectivement que non, elle n’engendre pas forcément le bordel, sinon un « joyeux bordel ». Par ailleurs, elle peut fonctionner en petits comme en grands groupes. Tout est question d’adaptation.

Pour poursuivre la matinée, chacun-e a parcouru un texte différent sur le concept d’autogestion et a rapporté aux autres un élément de ce texte qu’il connaissait déjà et un élément saillant que la lecture lui avait apporté. Ces écrits et réflexions individuelles et collectives ont amené diverses questions auxquelles les facilitateurs ont tenté de répondre. Nous avons ensuite pu construire la colonne vertébrale de l’autogestion.

A ce moment, la faim commençait à se faire sentir…mais ce jour, les super sandwiches d’écolo-j n’étaient pas au rendez-vous. Qu’à cela ne tienne ! Organiser le repas était une excellente occasion de découvrir la méthode de la gestion par consentement. Une proposition, quelques réactions, plusieurs bonifications et de nombreux fous rires plus tard, quatre personnes partaient en mission pour appliquer la décision du groupe (à savoir acheter au marché pain, fromages, tapenades, salades et fruits, et récolter les tickets – avouons-le, pour cette seconde partie de la mission, on compte sur la souplesse des instances subsidiantes) tandis que les cinq autres dressaient la table en plein air. Pour le « débarrassage », tout le monde s’y est mis : l’autogestion, c’est aussi dans les tâches du quotidien ! On peut donc positiver : les fondements de l’autogestion sont déjà dans écolo-j, il n’y a plus qu’à construire dessus.

Pour reprendre après le bon repas ensoleillé, un energizer testa nos capacités d’autogestion. Après quoi, l’essentiel de l’après-midi fut consacré à la réflexion sur les améliorations à apporter à écolo j en termes de gouvernance. Tout d’abord, à travers un aquarium qui ne pouvait contenir qu’un maximum de trois poissons qui eux seuls pouvaient s’exprimer. Ce système a contribué à l’expression de tous et toutes sans interruption de l’un ou l’autre. De là, sont ressortis plusieurs éléments qui font la situation insatisfaisante d’écolo-j. Pour y réfléchir plus en profondeur, deux binômes et un trinôme se sont constitués. Chaque sous-groupe devait apporter des réponses à ces trois questions : qu’est-ce qu’on garde ?, qu’est-ce qu’on transforme ?, qu’est-ce qu’on ajoute ?

Déjà presque la fin de la formation mais avant il nous fallait découvrir, par la pratique, une dernière méthode en vue d’une autre gouvernance : l’élection sans candidat. Pour cette fois, le mandat était de transmettre les informations à l’ensemble du GT autogestion et de s’assurer de la publication d’un article. Elue à ma plus grande surprise, je (= Jérômine) tente de mener à bien ce mandat. Pour les plaintes, il faudra donc s’adresser à l’ensemble des participants à la formation (y compris à moi-même) : tous responsables de mon élection !

En tout cas, ce fut une journée riche en apprentissages sur l’autogestion et en intelligence collective pour faciliter sa mise en place dans écolo j.

Désormais, le GT autogestion va partir à la rencontre de coopératives ou associations autogérées pour s’en inspirer, ou dont l’autogestion est en devenir pour échanger les idées et les manières de transition.

A suivre…

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