Être pacifiste/antimilitariste et s’intéresser à la Défense, est-ce antinomique ?
Les écologistes ne sont pas vraiment connus pour parler des questions entourant l’armée ou la défense, et comme le rappelle notre intervenant, « la question de la défense n’a jamais vraiment été le cœur d’Ecolo », il faut aussi rappeler qu’historiquement la plupart des groupes qui ont formé les premiers partis politiques écologistes étaient pacifistes et antimilitaristes, cela a maintenu une certaine distance avec le sujet.
Depuis deux décennies les partis verts à travers l’Europe montent en flèche et participent de plus en plus à des gouvernements. Cet état de fait a peut-être joué un rôle dans l’intérêt grandissant des Verts pour les questions d’armée et de défense. On a souvent tendance à penser qu’être antimilitariste et pacifiste signifie ne pas s’intéresser à ces questions-là. Pour Guillaume Defossé, au contraire, lorsqu’on est antimilitariste et pacifiste on doit s’intéresser à la Défense. L’un des points fondamentaux pour Ecolo c’est que la Défense doit d’abord servir à défendre le pays et ses frontières, elle ne doit en aucun cas servir à faire la guerre à l’autre bout du monde. La Défense ne doit pas non plus se substituer à la police, comme on a pu le voir ces dernières années.
L’Europe fait aujourd’hui face à plusieurs enjeux, à l’Est la Russie et au sud les guerres au Moyen Orient, en Méditerranée et au Sahel. Ces dernières ont notamment entraîné ce qu’on appelle la “crise migratoire” (écolo j parle plutôt de la crise de solidarité dans l’UE). Pour Guillaume Defossé, l’idée d’une Europe de la défense est importante pour pouvoir faire face à ces deux points de tensions, mais également pour réduire les coûts en augmentant la coopération. Le modèle de la coopération au sein du Benelux est une base intéressante qui pourrait servir d’exemple.
Quelles positions écologistes sur la Défense dans l’accord de gouvernement ?
Quelques éléments importants ont été obtenus par Ecolo lors des négociations pour la formation du gouvernement fédéral, notamment :
(1) la transparence/le devoir d’information sur les achats militaires, les opérations militaires extérieures, le contrôle de la cour des comptes sur les dépenses militaires, etc.
(2) l’obligation, en cas d’opération militaire à l’étranger, d’avoir un mandat ferme de droit international
(3) l’indemnisation des victimes civiles dans le cadre d’opérations militaires à l’étranger
(4) un investissement dans les infrastructures et le personnel de la défense
(5) une mention faite du traité d’interdiction des armes nucléaire, la ratification n’est pas prévue pour le moment mais le Gouvernement travaillera sur l’amélioration de la non-prolifération
(6) l’interdiction des armes autonomes létales (robots tueurs), armes qui peuvent décider d’éliminer une cible sans contrôle humain
(7) axer l’armée sur l’aide à la nation
(8) création d’une cinquième composante à l’armée belge, la cybersécurité, qui vient s’ajouter aux composantes traditionnelles : terre, mer, air et médical
(9) développement de l’Europe de la défense, qui doit cependant s’intégrer dans le renforcement du pôle européen de l’OTAN.
Pourquoi une position d’écolo j ?
Nous constatons que notre monde connaît encore à l’heure actuelle beaucoup trop de conflits armés, ces derniers empêchent certaines régions du monde de s’organiser et de vivre en paix.
écolo j est pour une société coopérative, et prône notamment un monde libéré de toute guerre pour aller vers la mise en place d’une solidarité à l’échelle internationale, c’est dans cette optique que le GT international va s’atteler à réfléchir sur cette question afin de proposer une position juste pour notre planète et ses habitant.e.s.
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