La place des femmes en politique et dans la société

Communiqués de presse

place des femmes en politique et dans la société

Ces dernières semaines, nous avons assisté à un déferlement de préjugés, de diffamations et de haine de nature sexiste et islamophobe. Une femme a été violemment attaquée dans les médias mais aussi sur les réseaux sociaux avec pour raison principale le fait qu’elle porte le voile et qu’elle ait accédé à un poste à responsabilité. Sa nomination à ce poste était pourtant tout à fait légale et même bienvenue, considérant les missions du poste et la surreprésentation d’hommes cis blancs dans le milieu politique.

En revanche, le fait qu’elle soit principalement attaquée par des hommes blancs, qu’un homme blanc ait demandé pendant un conseil d’administration qu’elle enlève son voile et que de manière générale les voix des femmes portant le voile ne sont jamais entendues dans les médias ne semble étrangement pas choquant pour beaucoup. C’est pourtant extrêmement alarmant.

Le plus grave c’est d’abord le harcèlement et la violence qui se sont abattus sur elle et qui l’ont poussée à la démission. Mais c’est aussi la portée symbolique pour toutes les femmes musulmanes et racisées de toute cette affaire politique. Pour résumer, « Tu es une femme portant le voile, racisée, tu accèdes à un poste à responsabilité ? Et bien tu n’as pas ta place ici. Tu dois partir ». Et ce, sous couvert de défendre l’émancipation des femmes ! Mais où est l’émancipation si on exige des femmes portant le voile de ne pas se montrer et de ne pas prendre de la place dans l’espace politique, médiatique et public ?

La discrimination et l’exclusion systématique des femmes musulmanes se retrouvent dans toutes les sphères de la société (services étatiques, sport, éducation, secteur marchand, etc.) et sont de plus en plus légitimées par la loi : le 15 juillet dernier, la Cour de Justice de l’Union Européenne a permis aux patrons de licencier leur employées portant le voile afin de préserver une image « neutre » face aux clients·es (et leurs intérêts capitalistes par là même).

L’épisode de violences vécues par l’ancienne Commissaire du gouvernement auprès de l’Institut pour l’égalité entre les femmes et les hommes a soulevé un débat sur la neutralité de l’État. Ceci pourrait peut-être être nécessaire. Mais il faudrait que les conditions soient réunies pour avoir un débat de fond, serein, apaisé et avec les personnes concernées. Le problème aujourd’hui est que ce sont toujours les mêmes qui sont visés·es : les musulmans, et plus violemment encore les musulmanes. Ce type de débat a pour effet d’accentuer la création de boucs-émissaires au sein de la société. Or, on le sait, c’est du pain béni pour les médias et pour plusieurs partis politiques à droite de l’échiquier.

Les médias ont d’ailleurs joué un rôle important dans cette affaire. Parfois sans certitude sur les informations qu’ils diffusaient, ils extrapolaient certains éléments pour faire les gros titres. Les conséquences ont été très graves car ceci a alimenté les théories les plus sordides et la haine, notamment en ligne. Surtout lorsqu’on sait que les femmes ont 27 fois plus de risques d’être harcelées en ligne que les hommes.

En France, où ce sujet revient sur la table très régulièrement, et où, encore une fois, les femmes concernées sont très peu écoutées et leur vécu fantasmé, l’islamophobie est grandissante, constituant ainsi le terreau principal de l’extrême droite.

En Belgique, d’autres femmes ont déjà fait les frais de telles attaques, racistes, sexistes, islamophobes, en politique telles que Rajae Maouane, Zakia Khattabi, etc. Nous devons être vigilants·es et pro-actifs·ves afin de combattre fermement ces attaques et permettre à toutes les femmes d’avoir leur place en politique et dans la société.

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