Il y a trois semaines, la Chambre a décidé de ne pas publier le rapport résultant des deux ans et demi de travaux de la commission parlementaire sur le passé colonial de la Belgique. Cette décision découle du fait que trois des quatre co-rapporteurices (MR, N-VA et VB) n’ont pas approuvé le rapport, le maintenant ainsi en tant que document de travail interne, caché du public.
La publication de ce rapport dans son entièreté et de manière officielle a un enjeu clé de transparence mais aussi de reconnaissance et de réparation de l’histoire coloniale violente de la Belgique.
Vous étiez plus de 130 à signer la pétition« Stop à la dissimulation de notre histoire » ! Pour exiger la publication de ce rapport par la Chambre, voici la lettre ouverte que nous avons écrite à ce sujet.
Pour aller plus loin et interpeller toi aussi les membres de la chambre, envoie un mail à decolonisation@ecoloj.be
Madame La Présidente de la Chambre,
Cher.es député.es,
Il y a quelques semaines, nous apprenions avec stupéfaction que la Chambre avait décidé de ne pas publier le rapport final de la Commission Spéciale “passé colonial”.
Nous trouvons que cette décision va à l’encontre des principes du débat démocratique. La Chambre est une institution qui est un pilier de notre fonctionnement démocratique. La transparence des débats qui s’y déroule est essentielle pour que toustes les citoyen.nes puissent être informé.es des conclusions des débats dans les commissions.
De plus, ce rapport a mobilisé des moyens importants, payés aux frais du contribuable belge, il nous semble donc important que l’ensemble de la population ait accès à ce rapport final.
Comme la manifestation BlackLivesMatter du 6 juin 2020 l’a démontré, les jeunes sont amplement mobilisé.es et veulent construire une mémoire coloniale basée sur des faits historiques avérés, et non sur une propagande coloniale soigneusement entretenue. Ce travail de mémoire est primordial si nous voulons réellement lutter contre le racisme, le colonialisme et les discriminations, qui gangrènent notre société et accentuent les inégalités.
Nous sommes nombreux.ses à attendre avec impatience les conclusions et les recommandations de cette commission spéciale, qui ont été élaborées avec rigueur et engagement par ses membres. La transparence et la clarté dans la communication de ces résultats sont essentielles pour renforcer la confiance du public dans nos institutions démocratiques et pour favoriser un dialogue ouvert et constructif sur les questions sensibles liées à notre passé colonial.
Nous vous exhortons donc respectueusement à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la publication officielle du rapport final de la commission spéciale sur le passé colonial. Ce geste témoignerait de votre engagement envers la vérité historique, la justice et la réconciliation, des valeurs fondamentales qui doivent guider notre société vers un avenir plus inclusif et équitable pour tous.
Nous vous remercions sincèrement pour votre attention à cette demande urgente et j’espère pouvoir compter sur votre action prompte et décisive à cet égard.
Veuillez agréer, Cher.ères membres de la Conférence des Président.es, l’expression de nos salutations distinguées.
