Pour un espace public féministe à Mons et partout ailleurs !

Communiqués de presse

Le Selflove Gang passe à l’action : pour un espace public féministe !

En région wallonne, pour dix rues qui portent le nom d’un homme seulement une porte le nom d’une femme. Ce 19 décembre, nous décidons d’agir à Mons pour rééquilibrer l’espace public en renommant certaines rues avec des personnalités féminines qui ont marqué leur temps et nos sociétés.

Ce déséquilibre flagrant de représentation reflète les choix sexistes des communes lorsqu’il s’agit de nommer des rues. En effet, plus qu’un acte symbolique, l’attribution des noms de rue est une décision politique. Le processus d’attribution ou de réattribution des noms de rue est en effet très codifié, comme le montre le « Rapport concernant la dénomination des voies publiques en région de langue française » de la Commission royale de toponymie & dialectologie1.Les règles qui y sont décrites sont dépassées et arbitraires, renforçant la tendance générale à invisibiliser les femmes dans l’espace public et dans les mémoires. Les conseils communaux proposent les noms de rue. Leur composition majoritairement masculine ainsi que les « jeux » politiques qui s’y déroulent ont un impact direct sur la situation que nous dénonçons.

Dans la lutte pour l’égalité des genres, l’échelon communal a donc un rôle primordial. Les conseils communaux ont désormais six ans pour penser et mener des politiques publiques qui poursuivent cet objectif dans la vie locale. Cela passe nécessairement par la mise en place d’un espace public plus inclusif et plus accueillant pour toutes et tous, en commençant par une représentation symbolique égalitaire.

Mons n’y échappe pas. Les noms de rue reflètent bien le passé de la ville. Mais ce grand livre commémoratif à ciel ouvert occulte complètement les figures féminines et les personnes non-binaires et trans*. Cela a un impact sur l’identité des habitants et habitantes et perpétue les stéréotypes sexistes. Pourtant les femmes qui ont fait l’histoire de Mons sont multiples : Michaelina Wauthier, Claire Lejeune ou encore Berthe Dubail. Sans oublier que pour établir une parité dans les rues de Mons, il est toujours possible de sélectionner parmi les nombreuses autres femmes belges ou étrangères, qui ont tout autant participer à l’avancement de la société que leurs homologues masculins.

De manière générale, nous encourageons les nouveaux Conseils communaux, et ce soir particulièrement celui de Mons, à s’emparer de la problématique de l’égalité des genres dans les espaces publics en repensant la représentation genrée ainsi que la conception des rues, des places, des parcs, des infrastructures de transport public, etc.

Les futurs projets communaux d’aménagement urbain devront prendre en considération la sécurité, l’accessibilité et les besoins de toutes et tous.

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Le groupe de travail féminisme + d’écolo j, le Selflove Gang, mène depuis 2017 des réflexions et des actions de sensibilisation contre les normes et comportements patriarcaux ainsi que des activités de formation à destination des femmes et des minorités de genre.

1 http://www.toponymie-dialectologie.be/index.php?p=rapport-concernant

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