Du mercredi 13 mai à 10h30 au jeudi 14 mai à 10h30, des membres d’écolo j ont passé 24h dans une cellule de prison reconstituée sur la Place Verte à Huy. Une journée pour sensibiliser à la vie carcérale et pour apporter des pistes d’amélioration. A travers un parcours pédagogique, les citoyens ont pu prendre connaissance de la réalité carcérale et des pistes de solutions proposées par écolo j.
Déployer les peines alternatives
En 2014, l’Observatoire International des Prisons faisait état d’un surnombre de 2000 détenus au sein des prisons belges. Une tendance à la hausse, qui nécessite une réflexion approfondie de notre système judiciaire. écolo j constate l’augmentation de la détention préventive, tant dans son nombre que dans la durée de la détention. Aujourd’hui elle représente près de 40% de la population carcérale. La loi du 20 juillet 1990 relative à la détention préventive ne devrait être appliquée que dans les cas où il existe un réel risque de fuite ou de danger pour la société. De plus, des alternatives doivent être encouragées comme, par exemple, le recours au bracelet électronique à titre préventif dans l’attente du procès. Le recours aux peines alternatives est actuellement sous-utilisé. écolo j y voit pourtant une réponse à la surpopulation carcérale et plaide pour une augmentation des moyens qui leur sont dévolus. Le bracelet électronique constitue un moyen alternatif d’exécution de peine si celui-ci se trouve accompagné d’un réel suivi psycho-social. Cependant, il ne faut pas négliger la nécessité d’un suivi professionnel en investissant les moyens nécessaires à sa mise en œuvre complète.
Rendre la prison plus humaine
écolo j réclame des prisons plus humaines car c’est le seul moyen de garantir une meilleure réinsertion des détenus dans la société. Pour écolo j, l’exécution d’une peine doit s’accompagner d’un parcours de réinsertion en proposant, par exemple, des formations de type éducatif ou professionnalisant. Il faudrait également des prisons de petites tailles, proches du centre-ville afin d’être accessibles pour les familles et visiteurs pour permettre un meilleur suivi et être évolutives pour suivre l’évolution du détenu.
Éviter les fonds de peines
Laisser un détenu arriver au bout de sa peine de prison représente un risque pour la société puisqu’il sera libéré sans aucun suivi. C’est pourquoi il faut favoriser les libérations conditionnelles, qui offrent un accompagnement au détenu afin d’éviter le risque de récidive.
Création d’une commission des peines
Nous prônons la création d’une commission des peines. Celle-ci aurait une compétence d’avis et serait composée de professionnels des secteurs judiciaire, social et médical, de représentants des maisons de justice et d’agents pénitentiaires. Elle serait chargée de suivre la personne suspectée dès l’arrestation et d’apporter au juge un éclairage socio-culturel au moment du jugement sur la peine.
Soutenir les victimes
Enfin, les victimes ne doivent pas être les oubliées du système. Elles doivent également se sentir écoutées et dès lors être entendues par la commission des peines qu’écolo j souhaite créer, afin que celle-ci tienne également compte du point de vue des victimes dans l’avis qu’elle rend au juge. Elles ne peuvent intervenir directement dans le processus de décision sur la peine, mais elles doivent pouvoir apporter des éléments d’information supplémentaires. Finalement, il est essentiel de développer les processus de médiation et de réparation pour permettre une meilleure compréhension des différentes parties.