Protège ton visage !

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La technologie de la surveillance de masse, un danger pour nos droits fondamentaux :

Nous sommes plongé.e.s dans une période où les technologies de surveillance sont optimisées et que l’identification faciale dans nos rues n’est plus une fiction mais une possibilité. Dans ce contexte, écolo j affirme que le progrès technologique ne doit pas venir faire entrave aux droits de chacuns.es. Nous nous opposons donc fermement au déploiement de tels dispositifs dans nos rues par respect pour toustes les citoyen.ne.s belges et leurs droits fondamentaux.

 

Le Groupe Thématique “Racisme institutionnel et violences policières” d’écolo j, qui travaille entre-autres sur ce sujet, apporte la réflexion suivante quant à la sur-surveillance de nos espaces publics :

« Au-delà d’une critique purement basée sur l’analyse coûts-bénéfices, la vidéosurveillance doit être condamnée en tant que telle, car elle mène inévitablement à une société de surveillance de masse. Filmer en permanence tout le monde, tout le temps, c’est considérer que chaque personne est potentiellement suspecte – les effets négatifs sur la démocratie et les libertés sont les mêmes que ceux des bodycams constamment allumées. Les caméras font aussi office d’écran de fumée: au lieu de s’attaquer aux causes des problèmes sociétaux (misère sociale, sur-criminalisation et contrôle policier excessif des petits délits, etc.), les gouvernements de tous niveaux préfèrent la surenchère du contrôle de la population par la solution facile de la technologie.

Ces impacts sont aggravés lorsque les caméras sont équipées de logiciels dits “intelligents” (analyse automatisée des images par algorithmes, telle que la plus connue: la reconnaissance faciale). La reconnaissance faciale, et plus largement la surveillance de masse biométrique, n’est pas que le fait de la Chine. Elle est déjà bien établie en Europe, où plusieurs pays réalisent des expérimentations technologiques sur la population. Or, cette surveillance a des effets dissuasifs forts sur la participation à des manifestations ou des mouvements de contestation, affectant ainsi la liberté de réunion. »

 

 

La pétition « protège ton visage » :

En mars 2023, le parlement Bruxellois à reçu une pétition soutenue par plusieurs organisations locales (Ciré, Genres Pluriels, Liga voor Mensenrechten, Ligue des droits humains, Mémoire coloniale et lutte contre les discriminations, MRAX, Tactic, Technopolice.be) dénonçant l’utilisation des forces de l’ordre de la reconnaissance faciale dans l’espace public, et ce, sans cadre légal.

Cette pétition vise à non seulement interdire la reconnaissance faciale dans les lieux publics et son utilisation par les autorités à des fins d’identification, quelles que soient les réformes à venir, mais aussi à obtenir une audition devant le Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale.

Alors qu’elle est en plein essor, utiliser cette technologie à des fins d’identification par les autorités publiques pose plusieurs risques qui sont listés par les créateur.ices de la pétition :

  1. risques quant au stockage des données : les risques de piratages informatiques visant ces données biométriques très sensibles sont importants et l’actualité belge a, de nombreuses fois, montré que les données récoltées par les autorités publiques n’étaient pas à l’abri de ces piratages ;
  2. risques d’erreurs et de discriminations accrues : les études montrent que cette technologie reproduit les discriminations sexistes ou racistes induites par les conceptions sociales dominantes et des institutions qui les vendent et qui les utilisent ;
  3. risques de normalisation et de glissement vers la surveillance de masse : le déploiement des technologies de surveillance avance à coups de projets pilotes qui précèdent les cadres légaux, puis sont ensuite régularisés, souvent sans débat démocratique.

 

De manière générale, les auteur.e.s de cette pétition estiment l’utilisation de la reconnaissance faciale par les autorités est inévitablement liberticide et à absolument interdire :

« L’usage de cette technologie dans nos rues nous rendrait identifiables et surveillé·es en permanence. Cela revient à donner aux autorités le pouvoir d’identifier l’intégralité de sa population dans l’espace public, ce qui constitue une atteinte à la vie privée et au droit à l’anonymat des citoyen·nes. La surveillance musèle la liberté d’expression et limite les possibilités de se rassembler, par exemple lors de manifestations. La reconnaissance faciale impactera surtout les groupes sociaux particulièrement affectés et marginalisés : personnes migrantes, communauté LGBTQI+, minorités raciales, personnes sans-abri, etc. »

 


Tu soutiens cette pétition ? Cliques sur le bouton « Signe la pétition » en bas de cette page ! »

Tu veux agir contre l’utilisation par les autorités de la reconnaissance faciale ? Contacte sanchou.kiansumba@ecoloj.be !

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