écolo j Mons est parti à la découverte d’une source d’énergie encore peu connue – Compte rendu
Ce mercredi 12 avril 2017, écolo j Mons Borinage t’invitait à découvrir et visiter la centrale géothermique de Saint-Ghislain. Voici un résumé de ce que nous avons pu apprendre lors de cette visite…
C’est en 1972 que par hasard, le service géologique de Belgique a mis au jour les nappes d’eau chaude qui alimentent aujourd’hui la centrale, à 2500m sous ses murs. Ce n’est cependant que quelques années plus tard, après prospection, que l’intérêt de ces nappes a été compris, et la centrale géothermique mise en place. Cette installation, très modeste en termes de superficie, cachée au détour de petits chemins, permet aujourd’hui de chauffer plusieurs écoles, immeubles, la piscine et la gare de Saint-Ghislain, mais aussi l’hôpital du Grand-Hornu. Elle joue donc un rôle capital dans le descriptif énergétique de la région, produisant 16700 MWh.
Le principe de fonctionnement des centrales géothermiques est assez simple. Le but : récupérer la chaleur importante émise par la croûte terrestre, par le biais d’un liquide caloporteur naturellement présent dans les sols – l’eau des nappes phréatiques. Cette eau est pompée, filtrée, puis passe par un échangeur de chaleur où elle transmet, par contact entre les tuyaux, sa chaleur au circuit secondaire, fermé, qui alimente la ville. Elle est ensuite envoyée à la station d’épuration de Wasmuel, où elle rejoint le circuit courant. Le retraitement est nécessaire, de par la teneur en produits corrosifs de l’eau du puits, qui impose de la transporter dans des matériaux non oxydables tels que l’acier inox, dont il serait impossible d’équiper tout le circuit pour des raisons de coût. L’eau du circuit secondaire, plus neutre, achemine donc la chaleur vers sa destination finale.
Le débit relativement faible du puits permet d’éviter le rejet de l’eau dans la nappe, qui aurait un coût énergétique important : le renouvellement se fait ici naturellement, par le cycle de l’eau.
Les avantages de la géothermie nous ont semblé évidents :
- sa propreté : par rapport au mazout, elle représente une économie de 5500 tonnes de CO2 par an1
- sa durabilité : à débits bien contrôlés, la ressource d’eau chaude se renouvelle assez rapidement pour que ce soit viable
- ses rendements importants, nettement plus que dans les autres types de centrales, où l’énergie est souvent transformée à de nombreuses reprises, occasionnant des pertes
- la relocalisation des sources d’énergie, et une certaine indépendance régionale énergétique.
Elle a cependant des difficultés à s’imposer, parce qu’elle requiert des investissements à la base très conséquents, souvent trop pour les acteurs privés. En outre, son caractère vert a pris un certain temps à être reconnu par les autorités compétentes, bien que le changement s’est à présent amorcé. Enfin, les relativement basses températures présentes dans les nappes ne permettent que d’alimenter le réseau en chauffage, et pas en électricité.
De nombreuses pistes sont envisagées pour optimiser encore son rendement, telle l’idée d’employer la chaleur résiduelle de l’eau du puits, après échange de chaleur, pour sécher les boues de la station d’épuration et faciliter leur transport.
La géothermie est une source d’énergie puissante, qui a encore beaucoup à offrir et mériterait un investissement – intellectuel et financier – important, pour lui permettre de s’étendre et de s’améliorer encore. Gageons qu’elle est en bonne voie pour se développer et devenir une énergie phare d’un futur plus vert !