Arrivée à Marrakech
Treize novembre, arrivée à Marrakech.Partout, des publicités tentent de véhiculer une image verte et positive du Maroc. D’après le chef du restaurant où nous prenons notre repas, les sans-abirs auraient été emprisonnés afin de « nettoyer » les rues de la ville à l’occasion de la COP. Il nous explique, par ailleurs, que les habitants de Marrakech n’ont été que très peu, voire pas du tout, informés au sujet de la Conférence des Parties. Il ajoute : « Pout nous, un grand problème, c’est l’eau : il faut parler de la sécheresse! ». Nous nous retrouvons très vite confrontés aux réalités locales, bien loin de cette image « verte » que tente de diffuser l’Etat marocain.
Déroulement de la semaine
Lors de cette semaine, nous avons eu la chance de rencontrer plusieurs personnalités issues du monde associatif marocain mais également d’autres pays d’Afrique, et nous avons donc pu échanger sur les problèmes que pose déjà le réchauffement climatique dans les pays du Sud. Nous avons notamment rencontré un représentant de l’ATTAC marocaine, une organisation altermondialiste, dont le discours fût très parlant.
Dans son communiqué intitulé « Changeons le système pas le climat », l’ATTAC dénonce : « Comment peut-on imaginer que des Etats et gouvernements responsables du changement climatique, les grands pollueurs de la planète tels que les sociétés pétrolières, les commerçants du bois, l’agrobusiness, les entreprises du nucléaire et celles qui exploitent le gaz de schiste… prétendent donner des solutions aux problèmes qu’ils ont eux-mêmes créés? Leurs fausses solutions ne permettront pas de limiter le changement climatique ni la destruction de l’environnement. Il est inadmissible que les Etats supposés représenter les populations invitent ces multinationales dans le débat sur l’avenir de la planète et de ses habitant-e-s. » Voilà un discours qui prend aujourd’hui tout son sens.
Plusieurs formations ont été organisées, portant sur des sujets tels que la prise de parole en public, le lobbying et l’action collective. Nous avons pu échanger avec la délégation de la FYEG présente à la COP et voir dans quelle mesure nos attentes ont été prises en compte par les décideurs. Un tel événement est aussi l’occasion de rencontrer des activistes de toute l’Europe, de se confronter aux différentes réalités vécues par ces acteurs, de prendre du recul et d’en apprendre davantage sur le rôle que nous pouvons avoir en tant que jeunes écologistes.
Stop Greenwashing
Enfin, nous avons réalisé une action directe dans la Green Zone de la COP22, réservée à la société civile, afin d’attirer l’attention sur le greenwashing bien trop présent lors de ces événements, où l’on peut voir des entreprises polluantes sponsoriser la COP22. Dans l’espace innovation, on peut entre autres apercevoir le stand « Eco Oil » avec une fausse pompe à essence verte sur un tapis de feuilles.Un peu plus loin, une marque de bouteilles d’eau en PLASTIQUE fait sa pub: une bouteille géante composée d’un magnifique feuillage.
#goforclimatejustice
De retour de Marrakech, entre greenwashing et youthwashing, ce que nous retiendrons aussi malheureusement de cette COP est l’incohérence et l’hypocrisie de la scène internationale en matière de changement climatique. Heureusement, grâce aux organisations comme la FYEG, écolo j ou l’ATTAC, nous pouvons faire bouger les choses, alors ne nous laissons pas berner par ces jeux de dupes et agissons!
Manon Van Thorre et Charlotte Maucquoy, déléguées écolo j à l’AlterCOP 22
