Vers un génocide à Gaza ? Pourquoi la Belgique doit prendre des mesures contre Israël.
Depuis le 9 octobre 2023, début du déferlement offensif de l’Etat d’Israël sur Gaza, plusieurs milliers de civil.es adultes comme enfants ont péri sous les bombes.
Peut-on qualifier ces actes horrifiques sur la population palestinienne de génocide ?
Quelques acteurs internationaux en ont évoqué la possibilité. Le directeur du Bureau de New York du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme, Craig Mokhiber, expliquait que : “ […] Il s’agit d’un cas typique de génocide […]”.
Il a également ajouté que : “Le génocide auquel nous assistons aujourd’hui est le produit de décennies d’impunité d’Israël de la part des États-Unis et autres gouvernements occidentaux et de décennies de déshumanisation du peuple palestinien par les grands médias occidentaux. Ceci doit Cesser”.
Maitre Gilles Devers explique pourquoi le terme génocide peut être défendu grâce à la jurisprudence et le droit international. Il mentionne 5 points qui qualifient un génocide selon la Cour pénale internationale que l’on retrouve en ce moment même en Palestine :
- Privation d’alimentation
- Privation de médicaments
- Attaques contre les hôpitaux
- Déplacements forcés de populations
- Destructions de maisons
À cela, Genocide Watch ajoute les dimensions de déshumanisation d’une population, l’organisation d’un plan de destruction et l’extermination aux nombreuses étapes qui peuvent mener à un génocide.
Alors que l’ONU ajoute à raison que l’élément psychologique (« l’intention de détruire ») est souvent le moins évident à prouver, il nous est primordial de mettre un point d’honneur sur la stratégie de déshumanisation utilisée pour justifier les actes cités plus haut que subit le peuple gazaoui.
« Le nord de #Gaza est plus beau que jamais. Tout faire exploser et tout aplatir est un régal pour les yeux. Nous allons distribuer des parcelles à tous ceux qui se sont battus pour Gaza, et aux expulsés de Gush Katif » annonce sur Facebook le ministre isreaelien du Patrimoine, Amichai Eliyahu.
Dans la foulée, le ministre de la Défense israelien, Yoav Gallant, déclare en annonçant le blocus complet sur Gaza, que les gazaouis sont des “animaux humains”. Le même qualificatif a été repris par le Premier ministre israélien quelques temps plus tard. Lorsqu’il justifie ses attaques sur Gaza, il décrit une guerre de l’Humanité contre la “barbarie”. Ces discours visant le peuple gazaoui sont déshumanisants et participent à un racisme colonial ambiant.
Netanyahu avait également annoncé, au début de l’offensive israélienne, qu’il allait bâtir un nouveau moyen-orient. Alors même qu’il avait presenté, quelques semaines plus tot, une carte du Moyen-Orient sur laquelle ne figurait pas le territoire palestinien.
Après de telles déclarations, il n’est pas étonnant qu’un membre de son gouvernement, Amichay Eliyahu, ministre de l’Héritage, se soit permis de mentionner, avant d’être suspendu, que le recours à l’arme atomique, devait être une option pour accélerer l’offensive israélienne.
En plus des discours dangereux du gouvernement israelien, les médias jouent un rôle important dans la deshumanisation des palestinien.nes enfermé.es a Gaza. La population gazaouie est associée au Hamas, mais plus encore, dépeinte comme partisane des responsables des massacres du 7 octobre. Il semblerait que la destruction et le massacre soit le prix que les palestinien.nes doivent payer.
À juste titre, nos médias ont humanisé les victimes israéliennes, les otages ainsi que leurs familles. Le droit pour ces victimes et leur famille d’avoir des noms, qu’on leur reconnaisse leurs rêves est essentiel pour l’humanisation d’une telle situation.
Pourquoi alors de l’autre côté on oppose un nombre qui ne cesse d’augmenter, de morts civiles, sans raconter leurs histoires, sans même ne laisser parler leurs proches ? Les victimes palestiniennes ne seraient alors que des victimes collatérales sans importance ? Toute vie humaine perdue dans un tel conflit est une perte pour l’humanité toute entière.
En plus de l’humanisation des palestinien.nes, où est le rejet de la part de nos gouvernements de tels actes violents de la part du gouvernement de Nethanyahu ? Où est le rejet d’un gouvernement qui est pourtant très clair sur ses intentions de destruction et son refus de cessez le feu ?
La situation actuelle, les bombardements et le possible génocide que subit la population palestinienne, est consternante et nous alarme particulièrement. Se pencher sur le terme “génocide” au travers du droit international nous offre une grille de lecture pour mieux comprendre l’envergure des actes destructeurs et deshumanisants que subissent les palestinien.nes depuis plus d’un mois maintenant.
Nous appelons les gouvernements belges et européens à faire de même et ainsi à exiger un cessez-le-feu immédiat, d’exiger la libération de tous.tes les civil.es et otages injustement emprisonné.es, et à prendre des sanctions économiques et diplomatiques contre Israël.
Cette situation n’a que trop duré ! Sanctionnons Israël pour ses crimes de guerre et contre l’humanité commis aujourd’hui à Gaza mais depuis des décennies dans les territoires palestiniens, ainsi que pour sa politique d’occupation, de colonisation et d’apartheid illégal selon le droit international et meurtrière envers les Palestinien.nes.
– Le GT Palestine d’écolo j.
Rejoins-nous le samedi 11 novembre 2023 à 14H à a gare du Nord à Bruxelles pour une grande marche européenne pour exiger le cessez-le-feu immédiat !