Visite engagée du village de Doel

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Coincé entre le deuxième port d’Europe et une centrale nucléaire, le village belge de Doel, près d’Anvers, s’est vidé peu à peu de ses habitants. Mais dans quelques unes de ses maisons, entre street artists et explorateurs urbains de passage, des habitants comptent bien résister jusqu’au bout au grignotage industriel.

« Au début des années 2000, un par un, les commerçants du village ont mis la clé sous la porte. Découragés par le port d’Anvers, juste en face, qui leur assurait qu’ils n’auraient bientôt plus de clients : Doel allait être rasé pour les besoins d’un nouveau dock. «Alors ils sont partis, et il n’y a plus eu de commerces, ce qui a contribué à rendre l’endroit moins attractif», se remémore Frie Lauwers, une grande dame blonde et frisée qui a quitté Doel il y a trois ans. En 2003, l’école a fermé. Suivie par la dernière ligne de bus. Puis par la dernière liaison en bateau. Les maisons ont été vendues, préemptées par l’État au bénéfice du port. Petit à petit, le village de Doel (prononcez «Doul») s’est isolé du monde, vidé de ses habitants, recroquevillé sur son polder. Fire Lauwers soupire : «Tout a disparu doucement, insidieusement, d’une façon dégoûtante».

Aujourd’hui, le village aux murs recouverts de tags n’est plus vu que comme un haut-lieu du street art et d’exploration urbaine. Un village fantôme. Où restent malgré tout quelques irréductibles, qui luttent farouchement contre les assauts du port. Des amoureux d’histoire locale, entichés de cette bourgade atypique, vestige de la Belgique du XVIIe siècle.

Mais Doel ne manque pas de relief : ce petit village mène, depuis des décennies, un bras de fer sans merci avec le port d’Anvers !

Comme Le Havre ou Rotterdam, Anvers cherche à étendre les limites territoriales du port. Pour développer son activité de fret, il a besoin de docks plus grands, aux bassins plus profonds. (…) La création du Saeftinghedok, d’une superficie de plus de 1 000 hectares en tout, notamment pour accueillir des porte-conteneurs, entraînerait la disparition pure et simple de Doel et de certains petits villages alentours. Depuis la fin des années 90, pour avoir les mains libres, le port tente par tous les moyens d’exproprier les habitants de Doel.

En face, la résistance est féroce, mais c’est toujours le port qui semble gagner. Plus d’un millier dans les années 90, les habitants n’étaient plus que 400 à vivre à Doel en 2005. Ils ne sont plus qu’une dizaine aujourd’hui. Toutes les maisons et les terres sont préemptées par la ville. Convaincus de tout perdre, la plupart des habitants sont partis, peu à peu, ces quinze dernières années. Abandonnant un cadre de vie unique, entre l’immensité des champs détrempés du polder et l’estuaire de l’Escaut. » Libération.fr

Tu as envie d’en savoir plus ? De visiter le village et de discuter du Port d’Anvers, de la centrale nucléaire mais aussi du CETA ? Rejoins-nous le 13 mai à 10h00 pour une visite engagée du village de Doel !

Au programme :

  • Départ de Bruxelles Nord à 10h10 (Rendez-vous 10h40 à la gare de Berchem)
  • Visite engagée par Raf, un.e citoyen.ne et un.e journaliste
  • Action
  • Reportage photos et vidéos
  • Auberge espagnole pour le repas de midi
  • Envie de participer ? Envoie un mail à bruxelles@ecoloj.be
  • Les frais seront pris en charge par écolo j

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