Israël, une démocratie, vraiment ?

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Appel à l’action  : Continuons le boycott (BDS movement) contre Israël et faisons pression sur les organes décisionnaires pour que la Belgique/nos communes refusent d’accueillir ce match ! Nous demandons au Bourgmestre de la Ville de Bruxelles ainsi qu’ à l’ensemble des Bourgmestres de la région et du pays, de continuer les prises de position refusant l’organisation de ce match. Ne pas lutter contre un génocide, c’est y participer.

Signez la pétition ci-dessous !

Le mercredi 19 juin, la Ville de Bruxelles annonçait que le match de football entre la Belgique et Israël, prévu le 6 septembre lors de la compétition de la Ligue des Nations, ne pourrait pas avoir lieu au stade Roi Baudouin à cause des problèmes que cela engendrerait pour la sécurité. Les réactions s’indignant de cette décision ne se sont pas faites attendre. Le président du MR, les représente bien : 

Israël, une démocratie, vraiment ? 

« « Défendre la démocratie en Israël » nous semble faire l’impasse sur une réalité essentielle : les Palestiniens, qu’ils soient résidents de Jérusalem, habitants des territoires occupés ou réfugiés, sont les premières victimes de cette coalition d’extrême droite.» écrivaient en mars 2023 un collectif d’universitaires et de chercheur·ses dans une tribune du Monde Israël-Palestine : De quelle démocratie parlons-nous ?  Ces mots résonnent funestement depuis, au vu de l’évolution de la situation palestinienne. Aujourd’hui plus que jamais, refusons de parler de « démocratie » pour qualifier l’État d’Israël :

  • Un état qui pratique un régime d’apartheid n’est pas un état démocratique. Ce crime d’apartheid [1] se qualifie par un “ensemble de dispositifs qui participe à nier chaque jour les droits des Palestiniens, où qu’ils vivent, [et] a été mis en place et légitimé par des gouvernements de gauche comme de droite, et validé par la Cour suprême d’Israël, depuis la fondation de l’Etat” (tribune du Monde, 2023). La ségrégation légale et territoriale entre Palestinien·nes et Israëlien·nes, fondée sur des critères ethniques et religieux, fait partie du projet sioniste en lui même et remonte à la création de l’Etat d’Israël en 1948.

 

  • Au sein même de la population israélienne, il y a également une différence de traitement entre les Israélien.nes juifs·ves et les Israélien.nes non-juifs·ves. De nombreuses organisations et expert·es de droits humains confirment ces inégalités entre les citoyen·nes et sous-citoyen·nes [2]. Comme le résume Youssef Jabareen, se définissant lui-même comme un « membre arabe de la Knesset [3] » dans une interview pour Le Point: « Israël se définit comme un État juif et démocratique, dans cet ordre. Dans les faits, c’est un État juif pour les Arabes, et démocratique pour les Juifs. Autrement dit, la démocratie n’existe que pour ses citoyens juifs. »

 

  • De plus, depuis le 7 octobre et le génocide qui se déroule sous nos yeux, dire qu’Israël est une démocratie comme une autre est non seulement fallacieux mais aussi dangereux. C’est une posture politique qui est déterminante dans le contexte actuel et qui a des impacts très graves, légitimant encore cet État.

 

En effet, depuis des décennies, l’Etat d’Israël occupe, colonise, tue. Il a été de nombreuses fois condamné par de multiples résolutions de l’ONU, à la fois de l’Assemblée Générale et du Conseil de sécurité, qui l’incriminent de colonisation, de détentions administratives, d’assassinats de journalistes… entre autres. Depuis des décennies, colons, dirigeants militaires et politiques israéliens bénéficient d’une impunité totale. 

Et aujourd’hui, malgré les preuves quotidiennes, les témoignages de rescapé.es, les accusations des tribunaux internationaux, les mobilisations de la société civile à travers le monde… Israël conduit l’actuel génocide du peuple palestinien en toute confiance. Nous ne pouvons pas et ne devons pas parler d’Israël comme d’un état démocratique. Cette dénomination participe à une minimisation de ses actes génocidaires et à une banalisation de ses crimes de guerre. Cela revient à considérer l’Etat d’Israël « comme n’importe quel autre », tous ces pays où les populations évoluent dans un climat de paix [4], où les populations s’expriment dans les urnes, selon le principe d’égalité essentiel à l’idée démocratique [5].  

 

 

Accepter qu’Israël participe à la Coupe des Nations, c’est garder ses œillères pour ne pas regarder ses crimes de guerre, c’est considérer l’État d’Israël comme un interlocuteur valable, neutre, sur le même pied d’égalité que les autres pays participant à cette compétition sportive. Accepter qu’Israël concourre à la Coupe des Nations, c’est ne pas le mettre face à ses crimes en acceptant qu’il soit encore considéré comme n’importe quel autre Etat. Prendre la défense d’Israël en faveur de cette visibilisation sportive là, c’est dénigrer les milliers de mort.es et l’anéantissement des civil.es palestinien.nes. 

Et le faire en ayant une parole politique, avec une visibilité médiatique et/ou sur les réseaux est d’autant plus grave. De telles paroles provenant de représentant·es politiques, constituent au minimum une complicité morale avec les actes perpétrés par Israël. 

Rappelons que des sanctions ont été prises contre la Russie dès le début de son invasion de l’Ukraine et qu’elle a été exclue des grandes compétitions internationales, sportives ou artistiques. A contrario, Israël a participé, presque gagné, l’Eurovision cette année. Rappelons encore qu’Israël a comme premier partenaire économique l’Union européenne. Que le génocide actuel est attesté par de multiples expert·es et que ce mot n’a plus à être démontré aux rétissant·es : il ne s’agit pas d’une “question d’opinion”. Rappelons enfin que ce génocide se produit avec des armes européennes et grâce aux investissements de diverses firmes et d’entreprises dans l’économie israëlienne. Des investissements notamment belges ou qui dépendent de nos achats du quotidien. 

Enfin, notons que le propos même de ce tweet est faux : Il a été communiqué que le match ne se jouera pas au stade Roi Baudoin, et non pas que le match était annulé. Il y aura donc bel et bien un match entre la Belgique et Israël ! 

Appel à l’action !

Continuons le boycott (BDS movement) contre Israël et faisons pression sur les organes décisionnaires pour que la Belgique/nos communes refusent d’accueillir ce match ! Nous demandons au Bourgmestre de la Ville de Bruxelles ainsi qu’ à l’ensemble des Bourgmestres de la région et du pays, de continuer les prises de position refusant l’organisation de ce match. Ne pas lutter contre un génocide, c’est y participer.

Signez la pétition !

[1]  L’apartheid est non seulement moralement et éthiquement condamnable, mais il est aussi criminalisé au niveau international. Sur le plan juridique international, l’apartheid est considéré comme un crime contre l’humanité. L’apartheid israélien est un fait, étudié par de nombreux expert·es (Al-Haq, Addameer, B’Tselem, Human Rights Watch, Amenesty International) et de multiples lois discriminatoires ont été votées en toute impunité. Le rapport de 2022 d’Amnesty International résume les différents aspects de ce régime d’apartheid.

[2] Jabareen, Y. (2009). Arabes israéliens dans un État juif : une citoyenneté de seconde zone. Les Cahiers de l’Orient, 95, 47-58. https://doi.org/10.3917/lcdlo.095.0047

[3] La Knesset, c’est le parlement monocaméral de l’État d’Israël siégeant à Jérusalem.

[4] relative, bien entendu.

[5] c’est en effet dans ce sens que l’expression “état démocratique” s’emploie actuellement. “Démocratie” aujourd’hui, renvoie, dans l’imaginaire collectif, à l’idée d’un gouvernement qui dépend de la volonté de toustes les membres du peuple, contrairement à une dictature. Clique ici pour en savoir plus sur cette forme d’organisation étatique, et sur l’importance du principe d’égalité qu’elle sous-tend.

 

 

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