Hier soir le groupe féministe d’écolo j, Self Love Gang, et la collective Noms Peut-Être! se sont alliées pour renommer plusieurs rues et avenues à cheval entre les communes de Saint Gilles, Uccle et Ixelles avec des noms de femmes célèbres et de personnes queers et trans*.
Les élections communales approchant, chaque liste doit s’engager à rendre la ville plus féministe, plus inclusive et plus accueillante pour toutes et tous.
Moins de 4% des rues portent un nom de femme à Bruxelles. Cette sous-représentation flagrante reflète l’idéologie sexiste de notre société et la tendance générale à invisibiliser les femmes dans l’espace public et dans les mémoires. En effet, plus qu’un acte symbolique, l’attribution des noms de rues est une décision politique. Ce marquage symbolique de l’environnement urbain constitue en réalité un grand livre commémoratif qui influence l’identité des habitants et habitantes et perpétue les stéréotypes sexistes. Avenue Albert, avenue Brugmann ou encore rue Vanderkindere: les noms de rue dans les communes bruxelloises accordent une place privilégiée aux hommes et évitent consciencieusement les figures féminines. Il en va de même pour les personnes non-binaires et trans* qui ont tout autant contribué au patrimoine culturel, à la science et à l’avancement de la société en général.
Ce déséquilibre de représentation genré relève de l’hégémonie masculine qui règne dans tous les espaces publics. Les rues, les places, les parcs, l’architecture et l’ensemble de la ville sont conçus par des hommes et pour des hommes. L’invisibilisation des femmes fait partie d’un ensemble plus large d’actes comme le harcèlement et les insultes sexistes dont sont victimes majoritairement les femmes et les minorités dans la rue. Ils rendent l’espace public hostile à certaines catégories de personnes. Repenser l’appellation des voiries doit donc s’accompagner d’autres mesures pour redonner aux femmes et aux personnes queers un sentiment d’appartenance et de bien-être dans l’espace commun. Les futurs projets communaux d’aménagement urbain devront prendre en considération la sécurité, l’accessibilité et les besoins de toutes et tous.
Le combat pour la promotion des noms de femmes et de minorités est encore long. Aux candidates et candidats de le mener de front ! Aux futures élues et élus de prendre des mesures concrètes !