Web 2.0 : la dernière (r)évolution du net s’ouvrait désormais à l’interactivité via les blogs ou les forums des journaux, sans oublier… les réseaux sociaux. A quel prix ?
L’internaute en avait marre d’être uniquement consommateur, il voulait aussi devenir acteur : une recherche d’échanges plus enrichissants pour un web plus vivant ! Et n’est-ce pas, au fond, renforcer la démocratie que de favoriser le dialogue et le débat contradictoire ? Oui, mais pas toujours…
Liberté d’expression, j’écris ton nom
Pouvoir donner son avis est un droit fondamental qui n’est pas possible dans certaines contrées de notre planète. Avec le web 2.0, fini les propos conformistes des plateaux médiatiques… place à la spontanéité ! Ta voix est aussi au bout de tes doigts ! A midi ou à minuit, il est toujours possible de donner son avis… sur tout et n’importe quoi. Et si une nouvelle forme de démocratie a pu se développer au travers du net (sondages, interactions avec des orateurs en direct, chats et autres forums), chaque avis vient s’ajouter et chasser l’autre. Pour quel résultat ? Trop d’informations tue l’information !
Démos-crasse-si !
Le Web 2.0, c’est aussi le Web collaboratif : côté pile, ce sont des personnes qui se réunissent sur une plateforme virtuelle pour partager leurs centres d’intérêts et renforcer leurs connaissances. Une intelligence collective qui donne des résultats ! Mais côté face, on vire dans ce que l’humain produit de plus bête et méchant : phatèmes, simplismes, insultes, voire propos xénophobes, antisémites, islamophobes… On apprend même que certains partis populistes créent de faux profils pour aller polluer les forums de propos haineux et mensongers (on les appelle les trolls), parfois même avec des noms à consonance étrangère pour enflammer des discussions. On voulait être plus à l’écoute de la voix du peuple, on y retrouve aussi un flot d’inepties et de propos crasseux. Un flux continu de nos instincts les plus primaires. Une pollution…
Écologie et démocratie
A l’issue de ces interminables commentaires, ce n’est pas l’avis le plus pertinent mais bien le plus tranchant qui laisse son empreinte (non écologique celle-là) dans les esprits. Ajoutez-y quelques likes, des partages et puis tout s’enflamme. Ainsi, la perception du citoyen lambda, des silencieux, des sans-avis se modifie et se radicalise. Il s’agit dès lors d’un défi de notre époque : il est temps de riposter face à la haine déversée sur le net.
Des amoureux de la nature se sont mobilisés pour nettoyer les plages souillées par des pétroliers… les amoureux de la démocratie le feront bien pour notre environnement virtuel qui lui aussi l’a bien mérité !
Cet article a été rédigé par Hajib El Hajjaji pour JUMP, le magazine d’écolo j (Édition n°14 – Connexions Citoyennes )