Au sein d’écolo j, un groupe de travail (GT) planche sur la problématique des prisons belges depuis le mois de décembre 2013. L’objectif de ce groupe de réflexion est d’aboutir à une position d’écolo j qui sera finalisée lors de notre prochain Congrès, le 11 octobre prochain. Afin d’avoir une meilleure idée de la réalité carcérale, le GT prison organisait, ce jeudi 4 septembre, une visite de la prison de Namur. Retour sur une visite interpellante, à plus d’un titre.
La prison de Namur a été construite en 1876 et est organisée en forme d’étoile, le centre reliant trois ailes distinctes : une pour les détentions préventives (personnes en attente de jugement) et deux autres pour les personnes condamnées. Elle comprend également une annexe psychiatrique et une aile regroupant les personnes reconnues coupables de faits de mœurs. L’établissement accueille actuellement 200 détenus, alors qu’officiellement le nombre de places prévues est de 134. La prison de Namur ne fait pas exception : ici aussi, la surpopulation carcérale pose problème, en particulier en ce qui concerne les détentions préventives (une centaine de détenus répartis dans 33 cellules individuelles).
Il ressort de nos échanges avec les détenus et avec le personnel que, malgré des moyens financiers et humains limités, la prison de Namur figure parmi les moins problématiques, tant en termes de conditions de travail que de détention. Tout d’abord, sa situation géographique en plein cœur de la ville permet un accès facile aux proches des détenus et permet donc des visites plus régulières. De plus, la taille relativement petite de la prison et sa conception architecturale permettent une ambiance plus familiale et plus de sécurité pour les gardiens.
Après la visite proprement dite, nous avons eu un temps d’échange avec Eric Delchevalerie, directeur de la prison. Il relève la nécessité de faire des choix politiques, notamment en ce qui concerne le rôle de la prison dans la société et la surpopulation carcérale. Selon lui, il faut envisager des pistes radicales et réfléchir à la dépénalisation de certaines infractions à la loi et à des peines alternatives à la privation de liberté. La détention préventive devrait également être repensée.