Quelle écologie politique ? Environnementalisme, techno-optimisme et écologie radicale en débat
Cet atelier avait pour but de percevoir différentes visions de l’écologie politique. Quatre intervenant·e·s représentant quatre perspectives différentes étaient présent·e·s pour présenter leurs idées. Les participant·e·s ont eu l’occasion de voir chacun·e deux présentations complètes. Puis elles et ils ont résumé celles-ci aux autres participant·e·s.
Le panel était constitué de Damien Ernst (docteur en ingénieurie électronique), Piero Amand (militant de l’écologie radicale), Cloé Devalckeneer (Coprésidente d’écolo j) et Ezio Gandin (ex-Président des Amis de la Terre).
Cloé a présenté la vision écoféministe. Ce mouvement nous explique les liens entre l’oppression subie par la nature et l’oppression subie par les femmes. Il s’est développé dans les années 1980 lorsque des femmes ont inventé de nouvelles formes de mobilisation et produit des textes et rituels pour se réapproprier leur corps, leur esprit et leur environnement. Ces femmes ont été considérées comme des sorcières et persécutées lors d’une « chasse aux sorcières ».
La lutte contre le système capitaliste doit s’entendre comme une lutte systémique. Il s’agit non seulement de voir les effets destructeurs du système sur l’environnement mais également de prendre en compte la place des femmes et d’autres catégories opprimées par le capitalisme. De plus, les femmes sont les premières victimes des destructions environnementales. Voilà pourquoi, pour Cloé, « The future is eco-feminist » !
Piero Amand nous a parlé de l’écologie radicale. Pour cette perspective, le système est voué à s’effondrer. En effet, si on continue à produire comme on le fait aujourd’hui (et plus encore !), les ressources vont bientôt manquer, certaines espèces vont disparaitre, des territoires entiers vont être ensevelis sous les mers, l’augmentation de la température terrestre par rapport à l’ère préindustrielle va atteindre 6 ou 7 degrés… Par conséquent, soit le système s’effondre d’un coup et les êtres humains ne s’y seront pas préparé·e·s ; soit les êtres humains sont conscient.e.s aujourd’hui que ce système n’est pas durable et prennent le problème en main afin de changer le système de manière plus douce, mais tout aussi radicale.Changer de système, et pour cela dénoncer les limites de l’actuel, est donc une priorité !
Ezio Gandin a défini sa vision comme étant l’écologie de la sobriété.
Les Amis de la Terre promeuvent depuis des années un changement de vie et une réflexion sur nos modes de consommation. La non violence et la paix doivent s’installer partout y compris dans l’économie. Le changement des mentalités doit être progressif. Pour y parvenir, il s’agit de donner l’exemple par nos actes. Des conférences, des débats, et des activités plus pratiques sont ainsi organisées par les Amis de la Terre pour mettre en œuvre les idées qu’elles et ils préconisent, comme par exemple l’installation de toilettes sèches.
Enfin, Damien Ernst a défendu la vision technologique. Celle-ci se trouve à l’opposé des trois premières. Elle correspond à l’idée que par le développement de la technologie, on va trouver des solutions aux limites du système actuel.
Si Damien Ernst considère que des législations fortes doivent canaliser quelques inconvénients causés par les hautes technologies, il défend néanmoins une vision plutôt idéalisée de la science. Elle serait la réponse à tous nos problèmes. Nos modes de vies ne seraient pas à remettre en cause. Les désagréments en termes humains et environnementaux sont des pis aller nécessaires pour le bien commun selon lui. L’extraction des minerais constitue un bon exemple : les minerais sont essentiels pour fabriquer des technologies. Autre exemple, lorsqu’on capte du carbone dans l’air, la montagne noire qui résulte de la captation de carbone dans l’air pourrait constituer une belle curiosité à visiter.