De la rue à la commune, Philippe Close doit lutter contre les VSS, pas contre les manifestant·es

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De la rue à la commune, Philippe Close doit lutter contre les VSS, pas contre les manifestant·es ! Interpelons le bourgmestre de Bruxelles en lui envoyant une grosse quantité de mails pour qu’il garantisse un déroulement sécurisé et respectueux de la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles de ce dimanche 24 novembre 2024 !

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Lettre citoyenne au Bourgmestre Philippe Close : De la rue à la commune, luttez contre les VSS, pas contre les manifestant·es

Monsieur le Bourgmestre Philippe Close,

Le 25 novembre prochain aura lieu, comme chaque année, la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes et minorités de genre.

Chaque heure, plus de 5 femmes sont tuées par un membre de leur famille. Au sein de l’Union Européenne, 1 femme sur 5 a déjà subi des violences physiques ou sexuelles de la part d’un de ses compagnons et au minimum 26 féminicides ont eu lieu en Belgique en 2023 (Amnesty International).

Le 25 novembre, journée de commémoration de l’assassinat des 3 soeurs Mirabal, des opérations de sensibilisation, de protestation, et de revendication politiques sont menées dans le monde entier pour lutter contre les violences faites aux femmes et minorités de genre. À Bruxelles, se tiendra une manifestation pacifique annuelle pour faire entendre les luttes contre les violences basées sur le genre, comme chaque année depuis 2017.

Or, l’année dernière, lors de cette manifestation, des actes de violences policières ont eu lieu. 21 personnes, notamment des colleureuses, ont été arrêtées tandis que des gaz lacrymogènes furent largement utilisés.

Les collages sont un mode d’expression éphémère et couramment utilisé par la société civile depuis les années 70. Tout en sachant que la loi les interdit sur la voie publique, écolo j défend le droit à utiliser la désobéissance civile pour lutter contre l’exclusion et pour une société progressiste et juste pour toutes et tous.

Monsieur Close, rappelons que les années précédentes, les manifestations de la société civile en ce jour féministe du 25 novembre ont eu lieu sans aucune interpellation ni débordement. Il en va de votre ressort que ce soit le cas pour cette année.

Nous nous opposons à la criminalisation de l’action citoyenne. La police se doit d’accomplir ses missions en portant une attention particulière aux personnes sujettes aux violences. Il est inadmissible qu’elle renforce ces violences à l’encontre des femmes et minorités de genre. À moins que vous n’ayez modifié ses missions, la police n’a pas à museler notre droit d’expression. Les actes de violences policières participent au renforcement des systèmes de dominations ancrés dans la société patriarcale, et cela est d’autant plus lourd de sens en cette journée de luttes.

En tant que chef de la police, Monsieur Close, vous portez la responsabilité des agissements des forces de l’ordre bruxelloises, notamment de ses actes lors de la journée du dimanche 26 novembre 2023. Personne ne devrait subir des violences policières lors d’une manifestation pacifiste, et nous espérons que la confiance placée en vous ainsi que dans les autres partis de votre coalition vous encouragera à agir pour la sécurité et surtout la liberté d’expression des militants et militantes.

Ce 24 novembre 2024, nous manifesterons avec l’espoir de sensibiliser et de participer au changement de société, pour un monde plus inclusif et respectueux des droits et libertés de chacun·e d’entre nous. À une époque où des gouvernements restreignent de plus en plus les droits des femmes et minorités de genre, où des personnalités d’extrême-droite reçoivent tribunes et honneurs, promues aux plus hauts postes à responsabilités du monde, où de plus en plus de femmes et minorités de genre n’ont plus le droit de disposer de leur propre corps comme elles le souhaitent, nous brandirons pancartes et slogans pour réaffirmer notre soutien à toutes celles qui ne peuvent pas le faire elles-mêmes.

Moi, citoyen·ne belge, soutiens les demandes d’écolo j et exige :

  • un espace de militantisme sûr et sécurisé afin d’exercer mon droit de manifester, pierre angulaire de notre démocratie ;
  • une prise de position claire sur la question des violences sexistes et sexuelles de la part des gouvernements bruxellois et belge.

Nous comptons sur les valeurs progressistes que vous revendiquez, et vous rappelons votre nécessité à agir dans le respect du droit international et belge. Pour rappel :

– Les articles 3, 5, 9 et 20 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 garantissent la sécurité et interdisent les traitements dégradants à toute personne, protègent contre les abus d’autorité et la liberté de réunion pacifique.

– L’article 3 de la Convention européenne des droits de l’Homme de 1950 le rappelle également.

 

 

 

– Article et lettre rédigés par Lucie et Sophie, membres du SelfLove Gang

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