Retour sur | Démocratie et monde de l ‘entreprise

Actions

Lors du week-end automnal 2014, nous avons eu l ‘opportunité de nous pencher sur les processus décisionnels et la démocratie dans les différentes sphères de notre société, notamment sur la place de la celle-ci dans les entreprises et le système économique.

Un vrai enjeu, qui nous a été présenté par Hannes Hollebecq de Coopburo, bureau de recherche et conseil sur entrepreneuriat coopératif et Anne-Sophie Reynders, représentante du « Groupe Terre », ASBL solidaire, qui nous a présenté le fonctionnement coopératif de l’organisation. Nous avons eu l’occasion d’apprendre d’avantage sur les coopératives, une alternative démocratique à la structure classique de l’entreprise. Voici un petit aperçu :

La démocratie dépasse largement le domaine politique, on le sait, mais dans le contexte actuel de crise il est d’autant plus important de se questionner sur la place de la démocratie dans notre système économique et dans nos entreprises. Lors de ce workshop, deux exposés très intéressants ont remis en question le schéma classique de la société où les employés se résument à de simples ressources (humaines) interchangeables, n’ayant aucun, ou presque aucun, pouvoir d’action ou de décision sur la structure qui les entoure au quotidien. En effet, dans le fonctionnement classique d’une entreprise les employés sont soumis au bon vouloir des actionnaires et des patrons possédant le capital et prenant les décisions stratégiques de manière unilatérale dans un objectif souvent central : faire un bon chiffre d’affaire avec toujours plus de profit et ce parfois au détriment des droits sociaux.

Une coopérative quand à elle, s’oppose en tous point à cette structure hiérarchique et anti-démocratique. Elle se définit comme « une association autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs au moyen d’une entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement.”

Dans une coopérative les actionnaires sont également les employés de la société. Ils investissent dans le capital et participent collectivement à la prise de décision de l’entreprise. Le capital est variable selon les besoins et le profil de l’entreprise. Comme le capital ne fait pas appel à des fonds extérieurs, la coopérative et ses membres jouissent d’une grande autonomie et marge de manœuvre.

Au sein d’une coopérative chaque personne est un acteur et a une voix ; c’est-à-dire que chacun à son mot à dire et que celui-ci compte ! En effet tout membre de la coopérative participe au processus décisionnel, contrairement au conseil d’administration traditionnellement réservé aux patrons.

Par l’implication, via la prise de décision collective et la participation au capital, une responsabilité commune et un contrôle partagé se créent. La coopérative se caractérise par des relations transactionnelles où chacun est à la fois patron, employé et client. Souvent, les capacités et compétences en termes de gestion et de prise de décision des membres sont renforcées par des formations, comme c’est le cas au sein de « Terre ». Enfin, la structure horizontale permet un dialogue permanent entre les individus.

Ce fut un séminaire enrichissant, suivi d’un débat et d’une séance de débriefing en vue de trouver les principaux freins et solutions possibles pour avancer vers une économie plus transparente, à taille humaine et qui sert l’intérêt commun, tout en finançant l’économie réelle. Dans les grandes lignes : l’éducation et la conscientisation restent des outils majeurs pour un changement des mentalités, ainsi que de nouvelles politiques et primes visant à inciter et soutenir la création de coopératives et entités de petites tailles.

Stéphanie De Buck

Présentation du Groupe Terre

Nos thématiques

Voir toutes les thématiques